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DU 22 AU 23 AOÛT 1791: LA RÉVOLTE DES ESCLAVES À SAINT-DOMINGUE

La révolution Haïtienne en 4 points, c’est possible!

En ce jour de commémoration, découvrez le parcours trop souvent oublié d’un peuple opprimé mais déterminé.

LE COMMENCEMENT

L’île de Saint-Domingue, l’actuelle Haïti, connu également à l’époque coloniale sous le nom d’Hispaniola, était faiblement peuplée par des indiens Arawak ou Tainos lors de sa découverte en 1492 par Christophe Colomb.

Les espagnols colonisèrent le territoire en s’intéressant principalement à l’exploitation des gisements d’or qui s’y trouvaient. En 1503, les premiers esclaves noirs sont implantés en Haïti. Dans les années qui suivent les Indiens sont décimés.

Vers 1530, le « métal jaune » se raréfie et les colons espagnols abandonnent la partie occidentale de l’île. Elle devient alors, la proie facile des pirates Français, Anglais ou Néerlandais.

De 1627 à 1654, les Français éliminent petit à petit leurs rivaux et créent de nombreuses villes, de Petit-Goâve en 1654, au Cap Français en 1670, en passant par Port-de-paix en 1666.
En 1697, l’Espagne, par le traité de Ryswick n’a d’autre choix que de reconnaître le contrôle par la France du tiers occidental du territoire de l’île.

LA COLONIE DE SAINT-DOMINGUE (HISPANIOLA) PROSPÈRE

La colonie de Saint-Domingue (Hispaniola) est d’une prospérité sans égale. À partir de 1720, l’île est la première productrice mondiale de canne à sucre. Avant la révolution, les produits coloniaux de Saint-Domingue, tels que le sucre et le café, représentent plus d’un tiers des exportations françaises. Un Français sur huit en vit directement ou indirectement.
Au milieu du XVIIIe siècle, elle est également la principale destination des traites négrières via le commerce triangulaire. À la fin de ce siècle plus de 30 000 Africains sont déportés et mis en esclavage chaque année dans les ports du Cap Français ou de Port-au Prince. Ils deviennent par conséquent aussi nombreux que les blancs sur l’île.

LES ESCLAVES SE REBELLENT

Le marronnage (mot qualifiant les esclaves en fuite), était fréquent à Saint-Domingue car favorisé par le relief montagneux de l’île, il offrait un refuge aux esclaves en fuite. Ces africains déportés, puis réduit en esclavage sur une terre inconnue à laquelle ils ont dû s’acclimater au même rythme des sévices et de la cruauté des blancs à leurs encontres, fuyaient les plantations en quête de leurs libertés volées, même si cela signifiait selon « le Code noir (1685) », qu’ils encouraient au plus terrible des châtiments, du tendon sanctionné allant jusqu’à la mort. Ces noirs valeureux ont fait le choix de vivre avec fierté ou mourir en essayant de la reconquérir.

Ces esclaves en fuite réussirent à vivre en communauté bien qu’ils arboraient différentes cultures et venaient de différents Pays. De cette union est née une religion influencée de croyances africaines, le Vaudou.

Ces marrons (esclaves en fuite) sont craints par les Blancs qu’ils empoisonnent parfois et brûlent les champs. Les historiens situent traditionnellement le départ de la Révolution lors de la cérémonie du Bois-Caïman, une cérémonie vaudou organisée la nuit du 14 août 1791 par le dit, invulnérable, Boukman.
C’est cette nuit que Boukman ordonne et organise le soulèvement général des esclaves. En rassemblant les différentes tribus africaines dans leur quête de liberté, la religion vaudou est perçu comme un catalyseur dans la révolte des esclaves de Saint-Domingue.

Ce soulèvement a lieu durant la nuit du 22 au 23 Août. Les esclaves prennent les armes, brûlent les habitations et massacrent les Blancs, femmes et enfants compris. Pendant une dizaine de jours, la plaine du Nord est en flammes. On décompte près de 1 000 Blancs assassinés, 161 sucreries et 1 200 caféières brûlées. Boukman s’avance à la conquête du Cap-Français mais après avoir donné beaucoup de fil à retordre aux officiers blancs, il périt au combat à la tête de ses troupes. Les Français exposent scrupuleusement sa tête afin de dissuader les esclaves de continuer la révolte.

La rébellion n’est pas gagnée mais pas pour autant vaincu. Les esclaves révoltés comptent de valeureux guerriers mais qui n’ont aucune expérience de l’exercice du pouvoir.

Cependant d’autres chefs succèdent à Boukman et conduisent la révolution du peuple oppressé à la victoire en 1804. C’est au moment de l’insurrection, que François Toussaint entre au service de Georges Biassou. Il ne tarde pas à faire la preuve de son courage et de ses talents de stratège. Le surnom de « Louverture » s’ajoute à son nom en raison de la bravoure avec laquelle il enfonce les brèches. Toussaint Louverture est né et laissera derrière lui cette célèbre citation:
«En me renversant, on n’a abattu à Saint-Domingue que le tronc de l’arbre de la liberté, mais il repoussera car ses racines sont profondes et nombreuses».

Les Haïtiens donneront raison à cette déclaration car quelques mois plus tard la combativité du peuple Haïtien a fait ses preuves en repoussant à tout jamais les colonies française et en se créant sa propre constitution.
La Révolution haïtienne constitue la première révolte d’esclaves réussie du monde moderne.

DE SAINT-DOMINGUE À L’EXISTENCE D’HAITI:

La France perd sa colonie la plus prospère lors de la « Bataille de Vertières. » Que m’importe le jugement de la postérité, pourvu que je sauve mon pays. » Général J.J Dessalines.
Les garnisons françaises de l’île capitulent les unes après les autres face à l’impitoyable Général Jean-Jacques Dessalines et l’ancienne colonie proclame son indépendance le 1er janvier 1804.

Elle reprend le nom de « Haïti »(signifie: terre des hautes montagnes)nom donnait à l’île par ses premiers habitants amérindiens.  En 1804, Haïti s’établit en tant que première république noire libre du monde.
Le côté Est de l’hispaniola toujours occupé par les colonies espagnoles s’inspire de cette révolte pour obtenir sa propre constitution quarante ans plus tard (1844) et se renommer la République Dominicaine.

Les Français eux-mêmes se dépêcheront d’oublier cet épisode peu glorieux de la Première République.

Sources: Wikipedia et Hérodot.net

A.K pour NegroNews

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