CES DESTINS FAUCHÉS PAR L’ATTENTAT DE CHRISTCHURCH

Les attaques terroristes de vendredi ont fait 50 morts, mais de nombreux blessés sont encore hospitalisés. Les survivants racontent comment certaines victimes leur ont sauvé la vie.

Le bilan n’a cessé d’augmenter au fil des heures de ce terrible vendredi pour les musulmans de Christchurch (Nouvelle-Zélande).

Bouclier humain

Selon ces récits, plusieurs personnes ont fait preuve d’un grand courage face au tireur principal. Abdul Aziz, un réfugié afghan de 48 ans, a par exemple saisi l’une des armes du terroriste de la mosquée de Linwood, tombée au sol, pour lui faire peur et le pourchasser jusqu’à ce qu’il entre dans sa voiture. Brenton Tarrant a été interpellé peu après, dans ce véhicule, par deux policiers. Abdul Aziz a survécu et est désormais considéré comme un héros, mais un autre réfugié afghan, Haji Daoud Nabi, 71 ans, n’a pas eu autant de chance.

Première victime identifiée, Daoud Nabi est aussi pleuré pour le symbole qu’il représentait : ancien migrant, il était président d’une association afghane locale et très actif dans l’aide aux réfugiés.

Héroïsme en direct

Sur la vidéo du massacre, diffusée en direct sur Facebook par Brenton Tarrant, on aperçoit un homme, Naeem Rashid, en train de tenter d’arrêter le tireur. Dans sa tentative avortée, ce Pakistanais de 50 ans a été grièvement blessé. Il a été conduit à l’hôpital mais n’a pas survécu. Dans un tweet, le Premier ministre pakistanais, Imran Khan, a indiqué que le courage du père de famille serait récompensé par un prix national. Une cérémonie hommage sera même organisée le 23 mars, jour férié au Pakistan.

Husna Ahmad, protectrice d’enfants

Farid Ahmad dit être capable de « pardonner » au terroriste malgré son désarroi. Pendant des heures, il a gardé espoir que sa femme, Husna Ahmad, 44 ans, s’en sorte, en vain. Le récit de plusieurs témoins a toutefois quelque peu réchauffé son cœur. Lui pense s’en être sorti de justesse, réussissant à fuir tandis que le tireur semblait s’acharner sur une personne déjà morte, en la visant de plusieurs balles.

Les plus jeunes victimes

La mort de plusieurs enfants est également à déplorer. Si leur nombre exact n’a pas encore été communiqué, les médias locaux dressent le portrait d’au moins trois très jeunes défunts : Mucad Ibrahim, 3 ans, Abdullahi Dirie, 4 ans, et Sayyad Milne, 14 ans. Le premier était avec son grand frère et son père au moment de l’attaque de la mosquée Al Noor. Selon le récit de ce dernier auprès du site local Stuff, son petit garçon a tenté de s’enfuir après avoir vu son père à terre. Blessé, il faisait en fait semblant d’être mort pour échapper aux tirs. La famille a d’abord espéré que Mucad ait réussi à se sauver, mais les secours l’ont trouvé gravement touché. Il est mort dans les bras de son père. « Il était si enjoué, il aimait beaucoup rire, était énergique… ».

Les rescapés de l’enfer syrien

Ils avaient réussi à fuir les bombardements, Daech et la répression du régime de Bachar al-Assad. Mais c’est finalement en terre a prioribien plus sûre que Khaled Mustafa et son fils Hamza, 16 ans, ont péri. Cela ne faisait que quelques mois qu’ils étaient arrivés de Syrie. Selon le porte-parole de l’association Solidarité syrienne néo-zélandaise au site Stuff, le père est mort sur le coup dans la mosquée Al Noor tandis que le décès de son adolescent n’a été confirmé que dimanche. Son frère Zaid, 13 ans, se trouve quant à lui à l’hôpital de Christchurch, où il a subi une opération de six heures.

Le sportif national

Plusieurs victimes étaient connues au niveau local, mais Atta Elayyan l’était même au niveau national parmi les amateurs de futsal (football à cinq). À 33 ans, il était en effet le gardien de l’équipe du pays et avait été sélectionné à 19 reprises. Né au Koweït, le sportif était aussi directeur général d’une entreprise en conseil en technologie, qu’il avait fondée.

NN

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