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[CULTURE] UN SQUELETTE VIEUX DE 13.000 ANS AU PHÉNOTYPE AFRICAIN DÉCOUVERT AU MEXIQUE

Un squelette vieux de 13 000 ans confirme les origines des Amérindiens sur le continent américain.

La découverte dans des grottes sous-marines du Mexique du squelette d’une adolescente datant de 12.000 à 13.000 ans confirme que les Amérindiens d’aujourd’hui sont les descendants des premiers habitants du continent américain.

Les résultats de la datation des ossements au radiocarbone et des analyses d’ADN récupérées sur une dent de la jeune fille âgée d’une quinzaine d’années au moment de sa mort, baptisée Naia par les scientifiques, sont publiés jeudi dans le revue américaine Science.

Anthropologues et archéologues débattent depuis longtemps des origines des premiers occupants des Amériques.

La thèse la plus communément acceptée est celle d’immigrants venus d’Asie qui ont traversé la bande de terre qui reliait la Sibérie et l’Alaska jusqu’à une période remontant à 18.000 ans et aujourd’hui immergée sous le détroit de Béring.

Mais cette hypothèse reste controversée car la morphologie faciale des plus anciens squelettes retrouvés sur le continent américain ne ressemble pas vraiment à celle des Amérindiens contemporains.

« Les Amérindiens d’aujourd’hui ressemblent beaucoup aux populations chinoise, coréenne et japonaise ce qui n’est pas le cas pour les vieux squelettes excavés en Amérique » datant de moins de dix mille ans pour la plupart, relève James Chatters, patron de Applied Paleoscience, société américaine de consultants spécialisés en paléontologie et archéologie.

Les crânes des plus anciens Américains, comme celui de Naia, sont plus longs et plus étroits que ceux des Amérindiens et leur visage sont aussi plus petits. Ils ressemblent davantage aux Africains et aux aborigènes d’Australie et des îles du Pacifique-Sud.

« Cela a nourri des spéculations selon lesquelles ces premiers Américains et les Amérindiens sont venus de différents endroits ou ont émigré d’Asie à différentes périodes », explique ce scientifique.

Il souligne aussi la rareté des ossements des premiers habitants d’Amérique, vu leur petit nombre relatif et le fait qu’ils étaient nomades. Ils enterraient ou brûlaient leur morts là où ils se trouvaient dans leur déplacement sans laisser de trace de ces sépultures.

« Nos résultats de l’analyse de l’ADN mitochondrial extraite d’une dent de l’adolescente indique que celle-ci était liée par sa mère aux Amérindiens d’aujourd’hui car elle montre la même origine de population », indique Deborah Bolnick de l’Université du Texas et membre de l’équipe de recherche.

« Ces conclusions ne fournissent aucune indication de l’existence d’une migration plus ancienne sur le continent américain venant d’Asie du Sud-Est ou d’Europe », ajoute-t-elle.

– Différences morphologiques – Selon cette anthropologue, « les Paléoaméricains, même ceux avec une morphologie crânienne et faciale différente des Amérindiens d’aujourd’hui comme Naia, pourraient aussi être venus de Sibérie ».

« Ces différences morphologiques s’expliquent probablement par l’évolution au cours des 9.000 dernières années chez les Amérindiens », estime-t-elle.

« Le plus enthousiasmant avec cette découverte c’est que nous avons finalement une réponse à la question de savoir qui ont été les premiers Américains », dit James Chatters.

« Cette question m’obsédait depuis que j’ai examiné pour la première fois l’homme de Kennewick », précise-t-il. Les restes de cet homme préhistorique retrouvé dans le nord-ouest des Etats-Unis a certains traits morphologiques le rapprochant plus des Européens.

Le squelette presque complet de Naia a été découvert en 2011 dans une cavité de 30 mètres de profondeur appelé Hoyo Negro (trou noir en espagnol) dans le réseau de grottes sous-marines de Sac Actun dans l’est de la péninsule du Yucatán.

Seuls des plongeurs professionnels peuvent atteindre le fond de cet aven dans lequel est tombée Naia et qui n’était pas immergée. Quand les glaciers de la planète ont commencé à fondre il y a 10.000 ans à la fin de la dernière période glaciaire, le niveau des océans a augmenté de 40 mètres inondant toutes ces grottes, expliquent les chercheurs.

Outre le squelette de Naia, ils ont découvert les restes de 26 grands mammifères dont des espèces éteintes comme des tigres à dents de sabre et un gomphothère qui est de la même famille que les éléphants.

Ce projet appelé « Hoyo Negro » a été dirigé par l’Institut national mexicain d’anthropologie et d’histoire (INAH) et financé par la National Geographic Society.

js/sam

Source : http://m.huffpost.com/qc/entry/5332765

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