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[CULTURE] L’HISTOIRE DES AFRO-AMÉRICAINS QUI ONT ÉMIGRÉ EN UNION SOVIÉTIQUE POUR FUIR LE RACISME

Dans les années 1930, alors que les Etats-Unis étaient en pleine dépression économique, des officiels soviétiques recrutaient activement des travailleurs américains qualifiés qui voulaient partir pour l’URSS. Parmi les 18.000 qui ont fait le voyage, plusieurs centaines étaient des noirs américains. Certains étaient séduits par l’idéologie communiste, d’autres voulaient tout simplememt fuir le chômage, le racisme et les discriminations.

Une journaliste du Los Angeles Times est allée à la rencontre des enfants et petits enfants de ces pionniers. Selon les estimations des historiens, entre 100 et 200 descendants de ces immigrés vivent actuellement en Russie et dans les pays de l’ex-Union Soviétique.
L’une d’entre eux, Emilia Tynes-Mensah, raconte qu’aux Etats-Unis dans les années 30, les seules perspectives d’emploi de son père était d’être plongeur dans un restaurant. Dans la Russie stalinienne, ce diplômé en agronomie est devenu un expert reconnu de l’élevage de volaille, envoyé dans plusieurs provinces pour former les paysans locaux.

Son voyage vers l’URSS avait été organisé par Oliver Golden, un militant noir communiste du Mississippi qui a fait venir plusieurs Américains en Union Soviétique en 1931. La petite fille de Golden, Yelena Khanga, vit toujours à Moscou, où elle est présentatrice de talk-show, un des seuls visages noirs à la télévision russe.
Allison Blakely, un historien de Boston University explique au Los Angeles Times que ces immigrés étaient particulièrement bien traités car «le leadership soviétique voulait les utiliser en tant que symboles de leurs efforts pour créer une démocratie modèle».

Regain d’intérêt dans les années 1960
Les autorités soviétiques ont en effet réalisé des films de propagande sur la discrimination raciale aux Etats-Unis, en partie pour montrer qu’ils étaient moralement supérieurs aux Américains, rappelle un article du Washington Post. Un film intitulé Cirque, extrêmement populaire en URSS, raconte l’histoire d’une Afro-Américaine et de son bébé qui se réfugient en Union Soviétique, où tout le monde les accepte à bras ouvert.
Ceci dit, les choses ont mal tourné à partir du milieu des années 1930, lorsque les purges staliniennes ont commencé à viser les personnes d’origine étrangère. Une douzaine (peut être plus) d’Américains ont alors été emprisonnés et exécutés.
La journaliste du Los Angeles Times explique que les attitudes envers les Afro-Américains sont redevenues plus positives à partir des années 1960, lorsque de nombreux étudiants africains sont venus faire leurs études en URSS.

Aujourd’hui, il ne fait cependant pas bon être un immigré africain en Russie: selon l’organisation antiraciste SOVA, il y a eu 177 incidents violents contre des noirs en Russie, dont six meurtres.
Consciente que la situation a bien changé depuis que son père a fait le voyage, Emilia Tynes-Mensah a créé une organisation intitulée Metis pour aider les enfants afro-russes à évoluer dans une société qui leur est souvent hostile.

Source :

http://www.slate.fr/story/94951/afro-americains-sovietique-racisme

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