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[CULTURE] L’ESSENTIEL DE LA POÉSIE AFRICAINE EN LIGNE SUR LE SITE BADILISHA

 

La poèsie africaine a désormais sa bibliothèque numérique. Le site Badilisha Poetry propose d’en écouter les œuvres les plus marquantes depuis un mobile.

La voix des plus grands poètes africains, en écoute depuis un mobile. C’est l’idée du site lancée par Badilisha X-Change, la plus grande bibliothèque d’enregistrements de poésie africaine au monde, qui rassemble plus de 350 poètes, originaires de 24 pays, déclamant leur prose en 14 langues. Une première africaine, mais aussi mondiale, qui reflète la multitude de rythmes, de rimes, d’inspirations et aspirations à l’œuvre sur le continent.

Des podcasts pour redonner vie à un art ancien

« Je titille le silence sur les grèves de la / mémoire / un ange par-dessus mon épaule / épie mon cahier suave / et / les mots se cachent dans les plis des / pages / de peur que je ne secoue les draps / par la fenêtre blanche / et s’envolent d’un coup d’aile / les secrets d’alcôve … ». C’est ainsi que débute l’un des poèmes de Abdourahman Waberi, un auteur de Djibouti, primé pour son travail et traduit dans différentes langues, que l’on peut désormais lire et écouter sur site Badilisha Poetry.

Badilisha, d’abord un festival de poésie

Au départ, Badilisha est un festival de poésie lancé au Cap en 2008, qui met en lumière les artistes africains et issus de la diaspora. Quatre ans plus tard, le site naît d’une ambition : conserver ces œuvres via des enregistrements audio, mais aussi élargir l’audience d’un art ancestral méconnu. « Nous voulions créer une archive complète et accessible pour que les Africains puissent être inspirés et influencés par leurs propres auteurs et poètes. Et que cette plate-forme permette aux auteurs de recevoir une exposition internationale pour leur travail ainsi que des possibilités de carrière viables, comme leurs homologues des autres continents », déclare Linda Kaoma, chef du projet Badilisha X-Change.

Alors que les poètes africains publient peu leurs œuvres, les nouvelles technologies s’avèrent un média pertinent pour restituer dans sa forme authentique cette discipline issue d’une longue tradition orale. Sur le continent du « tout mobile », le site a pris une véritable ampleur auprès du public dès lors qu’il est devenu accessible via les téléphones portables. « La poésie n’a pas à être cantonnée aux livres, c’est un art vivant. Beaucoup de gens préfèrent écouter la poésie plutôt que la lire. Nous devons changer la manière dont nous nous présentons au public et le public doit être conscient des différentes façons d’accéder à la poésie. Rendre notre site accessible via mobile nous a permis d’atteindre notre audience », selon Linda Kaoma.

Bâtir une filiation

Au delà de l’esprit de conservation des œuvres, ce site est aussi une formidable moyen pour les artistes d’accéder aux œuvres de leurs contemporains. « Les poètes sont très réceptifs au site, idéal pour avoir accès au travail d’autres poètes. Je pense qu’il est important d’être influencé par quelqu’un du même contexte que le sien, à la fois pour le développement personnel mais aussi la création d’une identité et d’un lieu communs « , ajoute Linda Kaoma, elle-même poète. A 29 ans, cette jeune femme qui a grandi avec Shakespeare, avoue n’avoir découvert la poésie africaine que lorsqu’elle s’est lancée dans le projet. Une révélation. « C’est génial de voyager au Ghana et au Kenya et de trouver des poètes qui écrivent sur les sujets qui m’inspirent également. Nous ne sommes très divers. » Cette diversité apparaît largement sur le site. Afrique du Sud, Kenya, Nigeria, Zimbabwe, RDC, Somalie sont représentés, en swahili, siswati, sesotho, anglais ou français. Chaque poète est présenté par une biographie et une photo, ses œuvres étant à la fois données à voir et à entendre, sous forme de textes et d’enregistrements, réalisés par l’artiste lui-même. A raison de deux nouveaux poètes par semaine, la collection d’œuvres proposées va encore rapidement croître.

Susciter des vocations

Du côté des artistes, l’initiative est accueillie avec enthousiasme. « Ce sont vraiment des pionniers. Ils publient de la poésie en ligne et constituent un réseau africain. Le niveau est élevé et le fait d’être publiée par Badilisha est valorisant », s’est réjouie Mbali Kgosidintsi, une poète botswanaise de 31 ans, interrogée par le Guardian. Une opportunité pour les artistes, alors que publier son travail reste l’exception, comme l’a rappelé un autre écrivain, Kgosidintsi. « Beaucoup de gens veulent faire de la poésie. Malheureusement nous avons du mal à publier et lorsque nous y parvenons, nous ne vendons pas. « Alors que pour être édité, un recueil doit garantir un succès auprès du plus grand nombre, Badilisha est un espace qui permet à une diversité de sensibilités de s’exprimer. « On en peut pas dire qu’il s’agit de poésie mainstream, et ce n’est pas notre ambition. Ce que nous cherchons à faire, c’est partager notre travail, qui est une des plus anciennes formes d’art. Cette initiative m’a offert l’opportunité de m’exprimer et de partager mon travail avec d’autres personnes », a de son côté affirmé Natalia Molebatsi à eNews Channel Africa. Pour dénicher de nouveaux talents, Badilisha a également lancé un concours sur sa page dédiée, les poètes sélectionnés auront la chance d’être publiés sur le site.

Source : http://afrique.lepoint.fr/…/afrique-litterature-badilisha-l…

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