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9 OCTOBRE 1962 : « INDÉPENDANCE » DE L’OUGANDA

L‘Ouganda (Uganda) passait, avant l’indépendance, pour un des pays les mieux dotés du continent africain, un de ceux dont le destin était le plus prometteur. La situation générale de cet État, traversé par des convulsions de tous ordres et gravement affaibli, reste incertaine tant sur le plan politique que sur le plan économique.

L’Ouganda doit son existence à la volonté du Royaume-Uni de contrôler les sources du Nil à l’heure où les rivalités européennes se rallumaient, où les grandes puissances cherchaient à dominer les principales routes maritimes et à se réserver l’exploitation de nouveaux territoires. L’Égypte et le canal de Suez commandaient la route la plus courte d’Europe en Inde, et la possession de l’Égypte supposait qu’aucune nation hostile ne s’installât sur le haut Nil.

C’est ainsi que l’ensemble disparate d’entités politiques qui allaient former l’Ouganda a revêtu une importance exceptionnelle dans la création de la future Afrique-Orientale britannique. Ce petit pays continental d’une superficie de 236000 km² comptait, en 1991, près de 17 millions d’habitants. Son relief, le climat équatorial d’altitude, la présence de vastes lacs lui confèrent des traits propres. Découverte en 1862 par l’explorateur anglais J. H. Speke, la  » Suisse de l’Afrique « , le  » pays des grands lacs « , fut placée sous protectorat britannique de 1894 à 1962.

Il devint État indépendant le 9 octobre 1962. Depuis cette date, il n’a jamais réellement connu de stabilité politique, et son développement économique et social s’est trouvé gravement perturbé par la montée des violences, d’origine politique ou tribale. De plus, il a connu un des dictateurs les plus sanglants de l’Afrique, pourtant riche en tyrannies de tous genres. En 1971, un coup d’État militaire, mené par le chef d’état-major Idi Amin, mit fin à une première expérience de démocratie. Le général Amin, bientôt maréchal, se proclama chef de l’État (décret du 2 février 1971), puis président (décret du 13 mars 1971), procéda à la dissolution du Parlement et suspendit partiellement la Constitution. L’ex-président Oboté réussit à trouver refuge en Tanzanie. La dictature qui s’installa pour plusieurs années en Ouganda s’accompagna de tous les excès du genre.

L’élimination physique des opposants y était la règle (les organisations humanitaires s’en émurent à plusieurs reprises) ; l’expulsion de la communauté des Asians et la confiscation de leurs biens provoquèrent une chute brutale de l’activité commerciale, cependant que les exécutions organisées par des militaires ou des partisans du maréchal-président entretenaient une insécurité quasi permanente dans le pays. Viols, tortures, détournements de fonds internationaux, tout était bon pour augmenter ses richesses. Des faits de cannibalisme sont même à lui reprocher.

L’Ouganda connut alors un déclin politique et économique dont il ne s’est toujours pas relevé. C’est peut-être pour détourner l’attention de son opinion publique vers l’extérieur qu’Idi Amin envahit, en octobre 1978, une partie du territoire tanzanien, dans la région de la Kagera. Mal lui en prit. Avec l’appui de nombreux mouvements de résistance à la dictature militaire qui constituèrent un Front national de libération de l’Ouganda en mars 1979 à la conférence de Moshi, et une Armée nationale de libération de l’Ouganda, J. K. Nyerere (président Tanzanien) décida de punir son encombrant voisin ; les troupes tanzaniennes et l’Armée nationale de libération de l’Ouganda investirent la capitale, Kampala, en avril 1979 : le maréchal Idi Amin, malgré un appui de dernière heure de certains pays voisins (la Libye, le Soudan), fut obligé de quitter le pays.

Source : lodace.net

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