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Croissance économique et pauvreté : Le paradoxe ouest-africain

Le Fonds monétaire internationale estime que « La croissance 2019 est estimée à 3,2% pour l’Afrique subsaharienne et elle devrait augmenter à 3,6% en 2020 ». Cependant, beaucoup reste à faire au sein de ce continent pour atteindre les objectifs de développement durable.

Une réalité bien plus sombre que les chiffres

Pourtant, l’économiste nuance toutefois les chiffres et la réalité : « En PIB par habitant, c’est beaucoup moins », du fait de l’importante croissance démographique (2 à 2,5% par an). Il faut une croissance supérieure à l’augmentation de la population. 12 pays d’Afrique subsaharienne devraient même avoir une croissance par habitant négative en 2019. Et les deux géants économiques du continent, le Nigeria et l’Afrique du Sud, devraient stagner.

Il faut donc que la croissance soit supérieure à l’augmentation de la population, estime le FMI. « C’est là, l’un des principaux défis », note Papa N’Diaye. À l’horizon 2030, l’Afrique Subsaharienne devra créer 20 millions d’emplois chaque année pour les nouveaux entrants sur le marché du travail, soit le double de ce qui a été fait sur la période 2017-2019.

« Je ne dirai pas c’est impossible, mais cela nécessite la collaboration de plusieurs acteurs. Pas uniquement le public. Mais aussi le secteur privé, l’international ainsi que les donneurs et les bailleurs de fonds », avance-t-il. Il faut qu’à « terme, les gouvernements s’attèlent à ce que la croissance soit plus inclusive », c’est-à-dire mieux partagée, souligne le responsable.

« La mauvaise gouvernance coûte cher à la croissance »

Le djihadiste dans la zone sahélienne est une énorme équation à résoudre. Les pertes en vies humaines, font « augmenter les dépenses militaires » de pays disposant déjà de peu de ressources comme le Burkina Faso, le Niger, le Mali, etc. Cela représente « 4% du PIB, soit 20% des recettes fiscales. L’argent est dévié » vers les dépenses sécuritaires au lieu de servir à construire des hôpitaux, des écoles et améliorant ainsi les conditions de vie des populations.

Pour l’économiste, le grand marché unique africain, la Zone de libre-échange continentale (Zlec), officiellement lancée en juillet 2019 à Niamey, va « créer des possibilités » et améliorer la concurrence. Mais l’erreur, c’est la corruption qui s’invite dans les frontières. L’un des plus grands problèmes en Afrique reste la corruption. Elle se retrouve dans tous les secteurs d’activités. Et ça fausse les recettes fiscales des pays.

La corruption reste également un sujet de préoccupation. « La (mauvaise) gouvernance coûte cher à la croissance, à l’Etat, à la crédibilité de l’Etat. Elle réduit la confiance des citoyens. Elle gangrène le climat des affaires », ajoute le représentant du FMI, selon qui des points de croissance pourraient être gagnés en réduisant la corruption.

Papa N’Diaye se veut cependant optimiste : « L’Afrique fait face à des défis de grande ampleur. C’est un continent qui a énormément de potentiel. Il est là, palpable, atteignable ! ». Toutefois, la condition pour réussir, selon le Fonds, c’est que les bonnes réformes soient menées.

Prince KHALIL

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