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COMPLÉMENT D’ENQUÊTE : GROS PLAN SUR LE RÈGNE DES BONGO

Dépenses grossières, mallettes remplies d’argent en transit, bien mal acquis, élections volées, violences sur le peuple, France 2 revient sur le règne du clan Bongo et la relation incestueuse qu’il entretien avec la France. Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire de ce petit pays d’Afrique centrale, ce documentaire peut paraître scandaleux, lorsqu’on expose ainsi la richesse amassée Bongo père au cours de ces quarante ans de règne, puis par son fils Ali bongo. Mais quitte à réaliser un portrait acide du président caricatural, anachronique et si peu représentatif de l’Afrique qu’est Ali Bongo, il aurait été plus que nécessaire d’évoquer cette classe d’avocats et d’hommes politiques français, mués en intrigants alléchés par le cash et attirés par les pétrodollars du régime.

Sans nul doute, Bongo père et fils ont de façon perfide pillé ce petit pays riche de son sol. Tellement qu’ils se sont montrés incapables l’un et l’autre (jusque-là), d’offrir au million de personnes qui le peuple des conditions de vie à la hauteur de leur richesse. Le documentaire aurait pu aller plus loin, des bourses misérables hier attribuées aux étudiants ont désormais été suspendues pour nombreux d’entre eux, une politique de logement pitoyable dans un pays où seulement 15 % du territoire est occupé, des salaires misérables distribués aux fonctionnaires parce que la priorité a toujours été de satisfaire les besoins fantasques des présidents et leurs familles tels des enfants capricieux attirés par un jouet et qui en veulent toujours plus.

« Complément d’enquete » a dépeint un portrait réaliste du personne qu’est Ali Bongo, ce président loin d’être « l’un des plus puissants chefs d’Etat africains », mais plutôt « l’un des plus français », qui a simulé la rupture de la Françafrique en 2009, lorsqu’il a pris le pouvoir, restant toujours à la botte des français, jusqu’à ce que l’éternel « fils humilié » soit vomi par la classe politique française. Une fois de plus, car avant les français, son père l’avait toujours humilié en lui préférant touours sa sœur rivale pascaline, mais en dehors de la sphère d’influence française, Ali Bongo est insignifiant. Contrairement à son père, Omar Bongo, pilier de la Françafrique, à qui il a succédé en 2009, cet héritier est dépourvu d’influence régionale, moqué et dénigré par ses pairs africains.

À la fin de ce reportage d’image parfois reprise sur Internet, la chaîne offre le micro à Robert Bourgi ou Monsieur Afrique, qui s’en servira pour continuer de régler ses comptes avec Ali Bongo, dont il dira froidement qu’il est « diabolique, sans cœur », après avoir profité de largesses de sa famille notamment au cours du règne du père Bongo. Bourgi ou l’homme aux mallettes racontera également comment il fut complice de la la révélation de l’affaire « des costumes », qui contribua grandement à détruire l’image de celui qui était le candidat désigné des Républicains aux élections présidentielles françaises de 2017 ! Mais se gardera bien de révéler la destination des mallettes qu’il transportait régulièrement.

Quel est donc l’intérêt de ce reportage s’il sert à discréditer les uns et préserver les autres ? Lorsqu’on sait que la grande partie de la classe politique française est soudoyée par les présidents africains. Aujourd’hui on a bien compris qu’Ali Bongo n’était plus dans les bonnes grâces de la France, en partie pour s’etre trouvé d’autres partenaires que la France, mais cela ne justifie en rien un reportage bancal comme il fut exposé hier, voulant toujours masquer l’intérêt de la France qui n’est pourtant pas moindre. Encore une fois, l’Afrique n’est qu’un prétexte à régler des comptes franco-français… car faut pas se leurrer, Ali Bongo est peut-être le pire dirigeant que le monde ait connu, mais les Français eux cherchent d’abord comment redevenir le principal partenaire du Gabon, pour pouvoir solder sa dette. En cela Omar Bongo avait bien raison lorsqu’il disait « la France sans le Gabon, c’est une voiture sans carburant ».

NegroNews

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