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[CINÉMA] NAOMIE HARRIS : « QUAND WINNIE MANDELA A VU LE FILM, ELLE M’A FÉLICITÉE »

Elle raconte des voyages du bout du monde. Pour « Mandela : un long chemin vers la liberté », elle a été au Natal, en Afrique du Sud. Pour « Skyfall », le 23e James Bond, elle a visité le Japon et la Turquie. Pour « 28 Jours plus tard », son premier film, elle a même visité Bruce Grove, au nord de Londres. A écouter Naomie Harris, le monde est peuplé de voyageurs à ombrelle et à lorgnon qui se promènent parmi les crocodiles et les pythons. Amusée, elle s’émerveille de cette nouvelle vie, qui la fait transiter par des contrées inconnues, pour rencontrer des journalistes admiratifs. Naomie Harris, 37 ans, est en train de devenir une star. La preuve : dans le métro, sur la Piccadilly Line qu’elle prend tous les jours, on la reconnaît. Elle regrette son anonymat, elle se réjouit de sa célébrité : « Je circule avec une visière », dit-elle.

Dans « Mandela », Naomie Harris incarne Winnie, l’épouse controversée du président. « Elle a été, dans sa jeunesse, une femme heureuse, sensuelle. Puis elle est devenue cette figure rageuse, prônant la violence… Il me fallait comprendre cette transformation. » L’actrice avoue volontiers qu’en signant le contrat du film, elle pensait que, comme tant d’autres projets, celui-ci n’aboutirait pas. « Quand on m’a téléphoné pour me dire qu’on allait tourner, j’ai commencé à me documenter. Et j’ai découvert une femme incroyable, qui a suivi une évolution dictée par les conditions sociales… » Tandis que Nelson Mandela, emprisonné pendant vingt-sept ans, imposait à ses troupes un combat non violent, Winnie, elle, suivait son penchant : constituant autour d’elle un groupe de choc, elle s’est battue pied à pied, et a fini par être soupçonnée de meurtres barbares. Une fois libéré et élu, le président Mandela a pris ses distances – puis a divorcé. « Quand Winnie a vu le film, elle a été heureuse : elle m’a félicitée », dit Naomie Harris. « Je suis dans le ravissement », ajoute-t-elle, d’un mot précieux.

A vrai dire, la question que tout le monde lui pose est plus triviale : sera-t-elle présente dans le prochain James Bond, le 24e de la série officielle ? Car Miss Moneypenny est, pour la première fois, une femme noire. La précision est importante : « Ce n’est pas une Bond girl. C’est une Bond woman. » Pas question de confondre la secrétaire de M, apparue en 1953 dans le premier roman de Ian Fleming, avec une quelconque bimbo de base. Désormais, Miss Moneypenny est une combattante, une ninja de la souris digitale, une « honorable correspondante » armée d’un Walther P99 semi automatique. Et, oui, oui, elle sera présente dans le James Bond qui sortira en novembre 2015. Les méchants n’ont qu’à bien se tenir.

Naomie Harris a débuté comme actrice à l’âge de 9 ans : « J’ai été élevée par ma mère, qui écrivait des scénarios pour la télé. Tout en faisant des études, j’ai joué dans des petites productions… » Donc : un pied à l’université, un autre au théâtre, Naomie Harris a obtenu un diplôme de sciences politiques et un droit d’entrée à l’Old Vic de Bristol. Elle a détesté ses années d ’études : « A Cambridge, on avait des débats intenses sur l’avenir du monde jusqu’à 2 heures du matin, et, le vendredi après-midi, tous les étudiants prenaient l’avion pour aller skier en Suisse… Sauf moi. »

Pendant des années, elle a fait du surplace sur la scène, jouant sans cesse Shakespeare. Puis… « Puis Danny Boyle m’a repérée… » En 2002, elle est choisie pour « 28 Jours plus tard », et enchaîne avec deux « Pirates des Caraïbes ». Boyle lui offre ensuite, au théâtre, le rôle de la fiancée du docteur Frankenstein, épouvantée par les expériences de son allumé de mari. Mais c’est dans « Tournage dans un jardin anglais », le drôle de film de Michael Winterbottom, qu’elle est remarquable : de toutes les femmes présentes, dans cette adaptation très réussie d’un livre réputé inadaptable (« Tristram Shandy », de Laurence Sterne), elle est la plus ironique – et la plus sexy. « A partir de là, on n’a cessé de me proposer des rôles et des séances de mode », dit-elle.

La mine narquoise, l’air altier, Naomie Harris est magnifique dans « Mandela ». Déjà, on parle d’elle pour un oscar à Hollywood. La gloire ? « L’important, c’est d’avoir le cœur élégant », dit-elle, avec gravité.

Source :
http://cinema.nouvelobs.com/articles/28959-portrait-naomie-harris-quand-winnie-mandela-a-vu-le-film-elle-m-a-felicitee

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