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CINEMA: « DUNKERQUE » OU L’OUBLI DES SOLDATS AFRICAINS

Christopher Nolan a fait un film intitulé “Dunkerque” relatant l’histoire de l’opération dynamo à Dunkerque en 1940. Le principe est qu’un film relatant un fait historique se doit de se rapprocher au maximum de ce fait, malheureusement, force est de constater qu’a l’occasion de “Dunkerque”, le sentiment général est qu’il avait pour but de refaire, d’écrire à nouveau l’histoire. En effet, il s’est opéré un blanchiment des troupes énormes. La présence de soldats indiens et africains, décisive pour le sauvetage des troupes Alliées, a été retransmise dans ce film par juste quelques têtes. ‎

Cet état de fait a d’ailleurs fait naître de vives critiques, peu dithyrambiques à l’endroit du film. Dans une tribune publiée par « The Guardian », Sunny Singh, auteure britannique a clairement attaqué Christopher Nolan, affirmant que la encore, une occasion de montrer le caractère décisif de la présence de ces hommes a été manquée. Toujours dans « The Guardian », l’auteure à fait savoir que l’oeuvre de Nolan souffrait de “quelques problèmes avec l’histoire”.

Il faut dire qu’en général, ce film à une propension à mettre en avant une forme de paternalisme britannique dans le déroulé de l’évacuation jusqu’aux côtes anglaises de 330 000 Alliés, certains journalistes français avaient déjà dressé cette critique dès la sortie en salle le 19 juillet dernier.

Mais revenons à ce qui nous intéresse directement, à savoir le blanchiment des troupes. Pour le compte de cette opération d’évacuation déterminante, on notait la présence de pas moins de 1800 soldats indiens, mais aussi, au sein même des troupes françaises évacuées jusqu’à Douvres, des centaines et centaines de soldats étaient marocains, tunisiens et Algérien, tous oubliés.

Mieux encore, il n’est aucunement fait mention d’un élément important. Le mérite revient à une petite flotte constituée, d’un quart, de matelots d’Asie du Sud et d’Afrique de l’Est, d’avoir empêché à Churchill, premier ministre britannique de faire un véritable massacre dans lequel des milliers de soldats alliés auraient péri. Churchill avait prévu de sauver au mieux 40.000 soldats, grâce à la flotille 330.000 ont pu l’être. « Si quelques visages non-blancs peuvent être aperçus dans les scènes de foule sur la plage, c’est à peu près tout », note amèrement Sunny Singh, elle rajoute même, que c’est ‎« l’ordre hiérarchique racial qui a décidé de la vie ou de la mort des troupes coloniales anglaises et françaises à Dunkerque et après ça dans l’histoire ». Car, « en réalité, les troupes non-blanches étaient les dernières de la file d’évacuation ». Comprenons en clair que ces troupes coloniales servaient de chair à canon.

Mais il faut dire que Christopher Nolan s’inscrit dans la continuité de ce qui a vu le jour au lendemain même de la guerre, à savoir qu’il n’était pas concevable, acceptable que des noirs (africains surtout), indiens, maghrébins sauvent la France. C’est ainsi qu’en 1944, les seules images que nous avons de Paris mettent en scène une Libération entièrement blanche, alors que 65% des troupes françaises venaient d’Afrique de l’Ouest. Ces troupes africaines ont été mises de côté aux portes de Paris, pour laisser place aux alliés américains et autres caucasiens. Ce refus historique se trouve ancré, dans le monde du cinéma, mais également politique, c’est peut-être encore plus dommage.

NegroNews ‎

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