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[CINÉMA] BANDES DE FILLES : IDRISSA DIABATÉ SE CONFIE À NEGRONEWS

Révélé au grand public dans la « Cité Rose », Idrissa Diabaté est aujourd’hui à l’affiche de « Bandes de Filles ». Il est Ismaël, le petit ami de Vic, interprétée par Karidja Touré. Le jeune acteur, nominé au César en 2014 dans la catégorie du meilleur espoir masculin pour son rôle dans la « Cité Rose », a accepté de nous rencontrer afin de parler de sa carrière, ses projets et bien-sûr de « Bande de Filles ».

NN : La plupart des actrices ont été recrutées à l’issue d’un casting sauvage, ça a aussi été le cas pour vous ?

Non, c’est mon agent qui m’a informé qu’il y avait un casting pour un film de Céline Sciamma. J’ai lu le scénario et ensuite je me suis rendu au casting, ça s’est bien passé. Au bout d’une semaine, on m’a confirmé que j’étais pris pour le rôle.

NN : Est ce que ça a été difficile de rentrer dans le rôle d’Ismaël, votre personnage dans « Bandes de Filles » ?
Non pas trop puisque je suis un peu comme lui dans la réalité. Par contre celui de Djibril Gueye a été le plus dur à mon avis. Il joue le rôle d’Abou, le dealer et proxénète du quartier, tout l’opposé de sa personnalité ! Ca n’a pas dû être facile pour lui. Il a été fort, je le félicite pour son rôle.

NN : Quels sont vos points communs avec Ismaël ?
En général quand je dois jouer un rôle, je fais en sorte de ressortir les points communs que j’ai avec le personnage. Dans le cas d’Ismaël, on va dire que je suis aussi gentil, timide et cool que lui.

NN : Selon vous, est-ce vraiment difficile d’exprimer sa féminité quand on grandit en banlieue ?
Non pas tant que ça. Il faut savoir s’y prendre et si on veut vraiment le faire rien ne peut nous en empêcher. Dans les quartiers et partout ailleurs, il y a des choses qu’on peut dire à certaines et qu’on oserait pas dire à d’autres ça dépend de leur attitude.

NN : Certains reprochent à Bandes de Filles d’être un concentré de clichés sur les jeunes de banlieue ? Qu’en pensez vous ?
Je pense qu’il n’y a pas tant de clichés que ça ! Ça se passe comme ça dans les banlieues, peut-être pas à 100 % mais la majorité des personnes que j’ai rencontrés m’ont dit qu’ils s’étaient reconnus dans ce film. On aurait pu dresser un autre portrait de Vic. Ça aurait pu être une jeune fille de bonne famille avec un père banquier et tout mais, le film n’aurait pas eu le même sens ! Céline Sciamma a montré ce côté là de la banlieue qui l’intriguait. Elle a voulu parler de ces personnes qu’elle croise dans le métro ou ailleurs et qui avait ce truc qui l’a attiré. Elle a simplement voulu les mettre en lumière.
Je ne vais pas non plus dire que tout est réel à 100 % et que c’est tout le temps comme ça mais, il y a une bonne part de vérité dans le film.

NN : Parlons carrière, comment est né votre goût pour la comédie ?
Mon père est musicien aux États-Unis. Je suis issu d’une famille de Griots, les Diabaté. J’ai commencé par la danse et le chant. Depuis tout petit, j’ai toujours su que j’évoluerai dans le milieu artistique que ce soit la comédie, danse ou la musique.

C’est le directeur du centre d’animation du 19 ème, le quartier où j’ai grandi, qui m’a parlé du casting de la Cité Rose, mon premier film. Il était l’un des producteurs du film. C’est quelqu’un que je connais depuis que je suis tout petit, il me voyait bien dans le rôle d’Isma. J’ai apprécié l’expérience donc j’ai ensuite décidé de m’investir totalement dans ce domaine.

NN : Donc la comédie a toujours été votre premier choix de carrière ?
Non avant ça comme je disais je faisais de la danse et du rap. Petit je voulais être rappeur mais là, je ne rappe que pour mon plaisir personnel. Je me consacre à ma carrière d’acteur.

NN : Après la « Cité Rose » et « Bandes de Filles », n’avez-vous pas peur d’être enfermé dans le seul personnage du « mec de banlieue »
Avant même Bandes de Filles, j’avais déjà peur d’être enfermé dans ce rôle. Dans la Cité Rose déjà j’incarne le rôle d’un bandit et dans « Tout, tout de suite » c’est pareil. J’ai aussi tourné dans un court métrage « Après l‘enfer » où j’incarnais un enfant soldat et là, ça n’a rien à voir.
Mais je pense que c’est à moi de faire mes propres choix et de ne pas tout accepter.
Dans « Bandes de filles », je ne suis pas non plus le caïd de banlieue ! Je suis un jeune adolescent amoureux, gentil et même sensible. C’est tout l’opposé du Isma de la « Cité Rose ».

NN : Est-ce que vous rêvez d’autres rôles ? Quel serait le rôle pour vous ?
Pour moi le rôle idéal serait dans un bon film d’action complètement à l’opposé des histoires de cité.. Un rôle de policier par exemple. En fait j’ai envie d’essayer des choses différentes

NN : Etre acteur noir en France, est-ce plus difficile ?
Ça dépend de plein de choses. Du moment que tu as du talent ! Si tu te présentes à un casting et que tu n’es pas pris, c’est que tu ne corresponds pas à ce que le réalisateur cherche. Cela a plus un rapport avec le talent que la couleur de peau selon moi. Après s’il n’y a pas assez de scénarios pour les noirs…On va dire que le soucis est qu’il n’y a pas assez de rôles variés pour les acteurs noirs.

NN : Pensez-vous que le succès d’acteurs tels que Omar Sy a ouvert la porte aux autres acteurs noirs ?
On ne va pas dire que cela ouvre des portes mais, on est vu différemment quand même, on nous fait plus confiance. Quand on m’associe à Omar Sy ou qu’on me dit que je suis le futur Omar Sy, je trouve ça flatteur. Mais, on ne m’a pas proposé plus de rôle depuis sa percée. Je trouve que l’image des noirs a quand même changé.

NN : Pour finir Qu’est ce qu’on peut vous souhaiter pour l’avenir ?
Je ne sais pas, c’est à vous de me le dire (rires). Une grande carrière internationale, pourquoi pas à Hollywood ?

NegroNews

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