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CENTENAIRE DE L’ARMISTICE A PARIS : KAGAMÉ AU NOMBRE DES INVITÉS !

Le président rwandais, Paul Kagamé, a assisté, le dimanche 11 novembre 2018,
sur invitation de son homologue français, aux cérémonies de commémoration du
centenaire de l’Armistice, célébré à Paris. Une unième visite qui vient marquer le
rapprochement des deux pays en froid depuis le génocide de 1994.
Paul Kagamé et Emmanuel Macron se sont encore rencontrés dans la capitale
française, à l’occasion de la célébration à Paris du 100è anniversaire de l’Armistice qui a
marqué la fin de la Première Guerre mondiale. Le président rwandais faisait, en effet,
partie de la quinzaine de dirigeants politiques africains invités à cette commémoration
par l’actuel locataire de l’Elysée. Une attention qui n’est pas sans motivation particulière
quand on sait le genre de relation peu amicale que les deux pays entretenaient depuis
le génocide ayant causé la mort d’environ un million de rwandais, pour la majorité
Tutsis, et au cours duquel la France s’est comportée avec une passivité complice.

Les raisons cachées du séjour parisien

À priori, l’initiative française de la célébration des cent ans de l’Armistice était une bonne
occasion de faire rencontrer, d’une part, les dirigeants politiques de plusieurs pays
autour d’une cérémonie qui rappelle la cruauté de la guerre 1914-1918, et d’autre part,
entreprendre, avec des représentants d’ONG des discussions en faveur du
multilatéralisme dans le cadre du Forum de la Paix initié par Macron mais financé par
des « partenaires » privés (dont Google, Microsoft ou Axa). Kagamé pouvait alors se targuer d’être lui aussi compté au nombre des soixante-dix chefs d’Etat et de
gouvernement privilégiés dont la présence à cette commémoration spéciale peut
symboliser significativement l’estime du pays hôte à leur égard.


Des raisons moins nobles, pourraient, en réalité, avoir motivé ce déplacement en
France du président en exercice de l’Union africaine. À la manière de certains de ses
pairs africains, il y a de fortes possibilités que Kagamé se soit rendu à Paris, bien au-
delà des apparences, pour s’acquitter d’une tâche bien connue en Françafrique : le
compte-rendu au maître colon de l’évolution des affaires dans la colonie.

Comment la France a ramené Kigali à la maison et « à la raison »

Depuis plusieurs mois maintenant, Paris multiplie les actions de rapprochement à
l’endroit de Kigali, comme pour rappeler à la maison, avec l’appât d’un sac rempli de
jolies friandises, l’enfant fugueur. Cette stratégie a atteint son point fort avec la
nomination au secrétariat général de l’Organisation Internationale de la Francophonie
(OIF), le 14 octobre dernier, de l’ancienne ministre des affaires étrangères, Louise
Mushikiwabo dont Emmanuel Macron avait personnellement et activement soutenu la
candidature. Une opération de charme que l’Elysée semble bien réussir et qui produit
visiblement les résultats attendus. En effet, en réponse aux largesses françaises,
Kagamé perd en virilité et se montre, peut-être sans trop s’en apercevoir lui-même, de
plus en plus docile à l’égard de la puissance coloniale qu’il fustigeait encore en 2014, à
l’occasion du vingtième anniversaire du génocide rwandais, dans des propos dénonçant
le « rôle direct de la Belgique et de la France dans la préparation politique du génocide
et la participation de cette dernière à son exécution même ». De ce temps à aujourd’hui,
il faut bien croire que beaucoup d’eau a coulé sous le pont…
À la lumière de l’idylle presque surréaliste du couple franco-rwandais, on pourrait se
résoudre à penser que l’ancien chef rebelle n’a plus ni griefs ni griffes contre la
France… Quoiqu’il en soit, ne le cherchez plus sur le front de la résistance. Kagamé est
désarmé !

Stéphane BAI

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