UNE MILITANTE BRÉSILIENNE ASSASSINÉE

Elle s’appelait Marielle Franco et n’avait que 38 ans.

Femme politique et militante féministe pour la cause noire et LGBTQ, Marielle Franco était une conseillère municipale, qui militait pour les minorités et les violences qui gangrènent Rio de Janeiro mais également contre la décision du président Michel Temer de confier à l’armée la sécurité de Rio et des favelas.

Ce Jeudi 15 mars dans les rues de Rio, l’ambiance est à la révolte et aux pleurs. Alors que le cercueil de Marielle arrive au cimetière de Caju à Rio, des milliers de personnes réclament justice.

La veille, aux environs de 21h 30, Marielle Franco se trouvait dans son véhicule avec son chauffeur lorsque qu’un assaillant tire 9 balles dont 4 dans la tête de Marielle. Son chauffeur et elle décéderont sur le coup. Quelques minutes avant, elle participait à une réunion sur la discrimination des femmes noires.

« Nous sommes tous Marielle », « ils ne nous feront pas taire », l’on a pu voir écrit sur des pancartes lors de ce rassemblement.

En 2017, 6 731 personnes sont mortes violemment à Rio, 1 124 tuées par la police. En majorité jeunes et noires. Des statistiques records que Marielle dénonçait sans relâche.

Les enquêteurs ont d’ores et déjà écarté la piste d’une tentative de vol qui aurait mal tourné, au profit de celle d’une exécution, et pourquoi pas d’un assassinat politique.

La jeune femme, qui vivait avec sa compagne à Tijuca, quartier de classe moyenne de Rio, laisse une fille de 19 ans.

«Marielle Franco incarnait un espoir de renouveau, à l’heure où la plupart des leaders politiques de Rio sont en prison ou sur le point de l’être»,

résume dans un tweet le politologue Maurício Santoro.

« Marielle n’a pas été choisie par hasard. Les positions qu’elles prenaient ont à voir avec son exécution. C’était une femme, noire, lesbienne, de la favela, de gauche et du PSOL »

, ajoute Jean Wyllys, député du PSOL

Marielle Franco était-elle une cible à éliminer ?

Samedi 10 mars, elle relayait sur son compte Twitter des accusations des habitants de la favela d’Acari contre la policie brésilienne

 «Cette semaine, deux jeunes ont été tués et jetés dans une fosse. Aujourd’hui, la police a menacé les habitants. Ça arrive depuis toujours mais ça a empiré avec l’intervention». 

En effet, Marielle Franco enquêtait sur des assassinats apparemment commis par des policiers désireux d’éliminer des gens qui en savaient trop sur leurs agissements.

Des marches, des cortèges seront organisées dans plusieurs villes du monde, comme à Paris, ce samedi 17 mars.

De nombreuses personnes lui ont rendu hommage sur les réseaux sociaux.

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