BRÉSIL : DEUX POLICIERS ARRÊTÉS DANS L’ASSASSINAT DE L’ÉLUE MARIELLE FRANCO

Deux policiers soupçonnés d’être impliqués dans l’assassinat de l’élue noire Marielle Franco et de son chauffeur Anderson Gomes ont été arrêtés mardi 12 mars 2019 à Rio de Janeiro.

La conseillère municipale de Rio de Janeiro, engagée contre le racisme, l’homophobie et les violences policières, avait été abattue le 14 mars 2018. Une mort qui a fortement ému le Brésil.

Un an plus tard, les deux policiers soupçonnés d’être impliqués dans l’assassinat de la militante de gauche Marielle Franco et de son chauffeur ont été arrêtés au Brésil.

Selon Le Monde, il s’agit de deux membres de la police militaire. L’un est Ronie Lessa, policier militaire à la retraite. Il est suspecté d’avoir criblé de balles la conseillère municipale de Rio et son chauffeur, Anderson Gomes, dans leur voiture le 14 mars 2018. Il a été arrêté à l’aube à son domicile. Et Elcio Vieira de Queiroz, qui a été exclu de la police militaire est soupçonné d’être celui qui a conduit le véhicule ayant filé la voiture de Marielle Franco après une réunion de militantes en plein centre de Rio, a lui aussi été arrêté chez lui.

Cet assassinat aurait été méticuleusement planifié pendant trois mois, selon les services du procureur en charge de la lutte contre le crime organisé.

Née au Complexo da Maré, la plus grande favela de la ville, l’assassinat de cette mère célibataire métisse de 38 ans avait provoqué des manifestations massives dans tout le Brésil.

Le carnaval de Rio, au début de mars, a été l’occasion d’un hommage très appuyé à Marielle Franco de l’une des écoles de samba, Mangueira, qui a d’ailleurs été sacrée championne à l’issue d’un défilé très politique.

Devenue militante LGBT puis conseillère municipale sous l’étiquette du Parti du socialisme et de la liberté (PSOL, gauche). Marielle Franco était fortement engagée contre le racisme, l’homophobie et les violences policières.

Elle est devenue un symbole de la violence qui gangrène Rio. En 2017, 6 731 personnes sont mortes violemment à Rio, dont 1 124 tuées par la police. En majorité jeunes et noires. Des statistiques records que Marielle Franco dénonçait sans relâche.

Au moment de son assassinat, l’élue venait de rejoindre la commission de contrôle des actions de l’armée brésilienne récemment déployée dans les favelas de Rio, une décision polémique du président Michel Temer, que Marielle Franco dénonçait comme un retour des habitudes de la dictature militaire de 1964.

Opri Avérroèse Kalet

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