BÉNIN : LE GOUVERNEMENT DE TALON FACE AUX GRÈVES

Depuis plusieurs semaines le Bénin est secoué par des mouvements de grève dans différents secteurs.
Ces mouvements de grèves ont été entre autres, suscités par le vote d’une loi par les députés le 28 Décembre 2017 et qui recadre les mouvements de grève, et la baisse du pouvoir d’achat dans le pays entrainée par la suppression de certains primes et avantages des agents de l’état .

Cette loi transmise à l’assemblée nationale par le gouvernement a été qualifié de de loi anti démocratique et liberticide par les syndicats du pays qui ont exigé son abrogation. Car, en certains de ses articles, elle interdit aux agents de santé et de la justice le droit d’aller en grève.
Le 19 Janvier 2018, la cour constitutionnelle a jugé le retrait du droit de grève aux agent de la santé et de la justice d’anticonstitutionnelle en se basant sur l’article 31 de la constitution qui dit ce : ‘’l’état reconnait et garanti le droit de grève dans les conditions définies par la loi’’. La cour a exhorté les députés à mieux cadrer les mouvements de grèves sans les interdire.

Mais cette décision de la cour n’a pas pour autant calmer les ardeurs. Les syndicalistes ont exigé également le relèvement du Smig de 40.000F CFA à 80.000F CFA soit le double, la hiérarchisation des salaires et la revalorisation du point indiciaire. Au cours d’une rencontre avec les responsables syndicaux, le président Patrice TALON a été formel : ‘’ moi je veux bien… c’est pas mon argent… mais est ce que nous avons les moyens de faire ça ? Aujourd’hui ? Pendant qu’il n’y a pas l’électricité pendant qu’il n’y a pas l’eau…pas de route…les soins de santé ne sont pas donnés au dixième des béninois… on a pas les moyens’’ en rajoutant ceci ‘’c’est vrai que nous avons supprimé des primes, des avantages qui ont pu éroder votre pouvoir d’achat … mais c’est le prix à payer pour que nous puissions faire les investissements qui vont nous permettre dans un an, deux ans d’être moins pauvres’’ et pour justifier le retrait du droit grève à certains agents il a affirmé ceci : ‘’les syndicalistes du secteur de la santé font de la vie un élément de chantage… c’est une arme disproportionnée …c’est un sacerdoce ce métier…on ne peut pas utiliser la vie des autres comme moyen de négociation… c’est grave’’.

Après cette rencontre entre le président et les responsables syndicaux, les grèves se sont poursuivies et pour contrattaquer, le gouvernement à procéder à des défalcations sur salaire aux agents en grève en précisant que ces défalcations sont irréversibles. Pour les syndicalistes c’était la ligne rouge que le gouvernement ne devait en aucun cas franchir. Ceci a transformé le dialogue entre gouvernement et syndicats en langage de sourd. A ces mouvements de grève se sont rajoutées plusieurs marches de protestations contre le pouvoir de Patrice Talon dans le pays.

Si les négociations prévus pour ce jour ne permettent pas de trouver une porte de sortie à cette crise, l’année scolaire 2017-2018 risque d’être blanche et ceci n’avantagerait ni gouvernement ni syndicalistes. Vivement que cette fronde sociale prenne fin pour le bonheur des béninoises et béninois.

Dah Minwicodji

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