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AFFAIRE THÉO : LE POLICIER À LA MATRAQUE AVAIT DÉJÀ TABASSÉ SON AMI MOHAMED K.

« Tuméfaction ecchymotique de 2cm x 3cm sur la joue gauche. Plaies superficielles punctiformes au cuir chevelu pariétal droit. Hématome frontal gauche de 2cm x 2cm avec douleurs à la pression. Hématome de 1cm x 1cm avec plaies superficielles punctiformes sur la muqueuse de la lèvre inférieure à gauche. Hématome sous-orbitaire occipital droit gauche de 2cm x 3cm avec douleurs à la pression. […] Tuméfaction ecchymotique de 2cm x 3cm sur la face antérieure de la jambe gauche au tiers moyen avec douleurs à la pression.« . Tel est la rapport médical qu’a reçu Mohamed K., un ami de Théo, suite à son agression.

Une semaine avant l’agression de Théo, par les quatre policiers de la BST, Mohamed K. âgé lui aussi de 22 ans avait également subi une agression policière dans son quartier alors qu’il sortait acheter du pain. Le 26 janvier dernier, Mohamed, qui venait de trouver du travail, rentre tôt de sa journée, pour pouvoir faire quelques démarches administratives. Sorti acheter du pain, il voit un jeune de la cité courir avec à ses trousses un homme grand vêtu d’un manteau à capuche, sans brassard, précisera-t-il. Alors que l’individu violente le jeune, Mohamed intervient et s’enquerit de la situation. Il découvre alors qu’il s’agit d’une arrestation et s’éloigne. Il poursuit alors son chemin vers la boulangerie avec un copain. Mais là commencera son calvaire.

« Et je vois sur mon chemin deux policiers, dont l’homme à la capuche. Ils me disent ‘viens là, toi aussi on va te fouiller’, j’ai répondu que je voulais juste aller acheter ma baguette et rentrer chez moi, mais ils ont insisté « . Le jeune homme demande à son ami de rester à l’écart,  »parce que je ne voulais pas qu’il y ait de problème, je me suis dit, ils vont me palper et c’est bon ». Mais l’agent de police « me pousse vers l’entrée d’un bâtiment », aidé d’un de ses collègues. Un troisième policier sort du hall. « On le connaît dans le quartier, c’est le même que celui qui a pénétré Théo avec sa matraque, tout le monde l’appelle ‘Barbe Rousse’. »

Les trois fonctionnaires lui « font des croche-pattes » tentant de le « mettre à terre ». Une fois dans l’immeuble, il reconnaît le « petit jeune arrêté juste avant moi, qu’ils sont en train de déshabiller ». Là, les choses dégénèrent.

« Ils me frappent, coups de pied, coups de poing au visage, dans le ventre, dans le dos, je saigne parce qu’ils m’ouvrent le crâne, je leur dis que je suis essoufflé, ils me traitent de ‘sale noir’, de ‘salope’, ils me crachent dessus. (…) ‘Barbe Rousse’ me cogne avec sa matraque. Un des policiers me braque à bout portant avec son Taser, et me dit ‘laisse-toi faire ou je te tase’ (…). Les agents me menottent, me balayent au sol, m’écrasent la tête, me donnent des coups de genoux dans les yeux, je voyais mon sang au sol, j’essayais de ramper. »

Des voisins apeurés n’ont pas osé intervenir alors qu’ils entendaient des cris de la scène de violence qui a duré 30 à 40 minutes, dira-t-il.

Traîné au commissariat, le jeune homme bénéficiera tout de même de soins, avant de retourné dans les locaux de la police. Dans un premier temps, il refusera de porter plainte, pour ne pas perdre son emploi. Mais comble de l’ironie, un agent portera plainte contre Mohamed, pour s’être tordu le petit doigt. Ce que Mohamed K. ne conteste pas, il précise tout de même que cela est arrivé : « Parce qu’il me frappait. »

Il décide alors à son tour de porter plainte et c’est l’avocat de Théo, maître Eric Dupond-Moretti, qui s’en charge.

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