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[ACTUALITÉ] UNE JEUNE LIBÉRIENNE SAUVE TROIS MEMBRES DE SA FAMILLE DU VIRUS EBOLA

Il est déjà assez éprouvant de soigner un enfant qui a la grippe alors imaginez combien cela a pu être le cas pour cette jeune femme de 22 ans, Fatu Kekula contrainte de soigner toute sa famille atteinte du virus Ebola.

En effet, son père, sa mère, sa sœur et son cousin ont malencontreusement contracté le virus et Fatu a dû y faire face seule, livrée à elle-même, à savoir, les nourrir, leur faire la toilette et leur donner leurs médicaments.

La jeune femme n’a par chance pas été contaminée, ce qui est incroyable quand on sait qu’au moins 300 soignants (médecins et infirmiers/ières confondus) ont été infectés par le virus Ebola depuis sa réapparition, encore plus incroyable compte tenu du fait que Fatu n’était dotée d’aucun équipement de protection conventionnel (masque + gants + tenue de protection).

C’est ainsi que Fatu, étudiante en dernière année d’école d’infirmière a dû créer son propre équipement.

Entre-temps, des membres de l’Aide Internationale dont l’UNICEF ont entendu parler de la jeune femme et de son invention appelée : « trash bag method/méthode des sacs poubelle» et l’enseignent désormais en Afrique de l’Ouest où tout le monde n’a pas la possibilité de se rendre à l’hôpital ni même les moyens de se procurer les équipements de protection requis.

Durant deux semaines et à raison de plusieurs fois par jour, Fatu a mis des sacs poubelle par-dessus ses chaussettes, les a attachés autour de ses mollets puis noués, enfilé des bottes en caoutchouc qu’elle a recouvertes de sacs poubelle.

Fatu a ensuite couvert ses cheveux avec une paire de collants, enveloppé le tout à l’aide d’un unième sac poubelle puis a revêtu un imperméable, une paire de gants qu’elle a doublée avec une autre et mis un masque.

Cela a été un travail ardu et de longue haleine mais Fatu Kekula a scrupuleusement respecté les mesures de protection.

« Fatu est vraiment incroyable » se réjouit la porte-parole de l’UNICEF Sarah Crowe.

Selon la porte-parole, la jeune femme est un exemple pour tous : « cela nous démontre que chacun peut agir avec les moyens dont il dispose pour se protéger. » Et d’ajouter : « notre démarche est d’être à l’écoute mais aussi de travailler avec les gens et les aider à gérer les situations avec les moyens du bord. »

Deux médecins pour 85 000 personnes

Crowe insiste sur le fait que l’idéal pour les patients reste l’accès aux hôpitaux en ayant néanmoins conscience que ces derniers font cruellement défaut dans de nombreux endroit pour ce qui est des pays touchés par Ebola.

Personne ne sait cela mieux que Fatu.

Son cauchemar a démarré le 27 juillet dernier quand son père Moses a eu une soudaine hausse de tension. Fatu a alors conduit son père à l’hôpital de Kakata, leur ville natale.

Ils y trouvèrent un lit disponible car le patient qui l’occupait venait de décéder. Ce qu’ignorait Fatu et son père sur le moment, c’est que la mort du patient était dûe au virus Ebola.

La jeune femme entra dans la chambre et le cauchemar Ebola commença

Moses, 52 ans, contracta une forte fièvre puis fut saisi de vomissements et de diarrhées. Par la suite, l’hôpital ferma ses portes en raison de nombreux décès au sein du personnel liés au virus Ebola.

Fatu emmena alors son père dans un autre hôpital à Monrovia, la capitale du Libéria. Cela nécessita plus de 90 min de conduite en raison des routes impraticables. Ils furent refusés par trois hôpitaux qui affichaient complets.

La jeune femme tenta ensuite un autre hôpital à Kakata où l’on diagnostiqua une fièvre typhoïde sans pour autant envisager de soigner son père.

Fatu décida alors de ramener son père à la maison où il infecta trois membres de leur famille : la mère de Fatu, Victoria, 57 ans, sa sœur Vivian, 28 ans et son cousin Alfred Winnie, 14 ans qui vivait avec eux.

Coupables d’avoir contractés le virus Ebola jusqu’à preuve du contraire

Le domicile familial se transforma alors en hôpital pendant deux semaines environ et durant cette période, Fatu contacta le médecin de famille qui lui parla au téléphone car il ne souhaitait pas se rendre à leur domicile. La jeune femme administra à sa famille les médicaments provenant de la clinique locale allant jusqu’à effectuer elle-même des intraveineuses.

Parfois, leurs tensions chutaient tellement que Fatu craignait que ce ne soit la fin.

« J’ai beaucoup pleuré » raconte-t-elle, « Je disais : Dieu ne me dis pas que je vais perdre toute ma famille ? »

Mais son père, sa mère, sa sœur rassemblèrent leurs dernières forces et résistèrent à la maladie jusqu’à leur guérison totale le 17 août lorsqu’il y eut enfin des places disponibles au Centre Médical JFK. Alfred n’eut malheureusement pas cette chance et succomba à l’hôpital le jour suivant.

« Je suis vraiment, vraiment fier d’elle » explique son père :

« Elle m’a sauvé la vie par la volonté du Tout Puissant. »

Désormais, Moses a pour objectif de faire en sorte que Fatu obtienne une bourse d’étude qui lui permettrait de terminer sa dernière année d’école d’infirmière.

Selon lui, il ne fait aucun doute que le destin de sa fille est de sauver des vies.

« Je suis convaincu qu’elle deviendra quelqu’un de grand ici au Libéria » affirme Moses ému.

NegroNews.

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