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[ACTUALITÉ] LE PÉTROLE SUD-SOUDANAIS, OBJET DE TOUTES LES CONVOITISES

Le calme a refait surface à Juba, trois semaines après la mutinerie de la garde présidentielle qui a plongé le Soudan du Sud dans le chaos. Les combats, qui faisaient rage dans le nord du pays sont dorénavant circonscrits à la ville de Bor, dernier bastion rebelle. Alors que les fidèles de l’ancien vice-président Riek Machaar avaient réussi à s’emparer des principaux puits de pétrole qui longent la frontière du Soudan, les forces du président Salva Kiir ont repris les localités de Malakal et Bentiu, réduisant les possessions des insurgés à portion congrue.

En dépit des efforts déployés par l’Autorité Intergouvernementale pour le Développement (IGAD) —une organisation régionale qui rassemble Djibouti, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Kenya, la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud et l’Ouganda— pour trouver une solution diplomatique à la crise, ce sont toujours les manœuvres militaires qui président à la destinée du pays. Au-delà de leurs dimensions politiques et claniques, ces affrontements se polarisent autour de la manne pétrolière que les insurgés tentent de ravir à Juba. Un objectif en passe d’être réduit à néant après le retour dans le giron loyaliste de Bentiu vendredi 10 janvier 2014. Une victoire que le porte-parole de l’armée, Philip Aguer, considère comme décisive:

«Quand vous contrôlez Bentiu, vous contrôlez tous les puits de pétrole de l’Etat d’Unité».

Si le pétrole est devenu un enjeu stratégique au fil des combats, il est aussi la cause de la crise politique qui déchire le pays. A son indépendance, acquise en juillet 2011 sous le patronage des Etats-Unis, le Soudan du Sud se retrouve en possession de 75% des ressources pétrolières du Soudan rappelle African Arguments. Mais Juba est contraint de négocier l’acheminement de cette manne vers les bords de la mer rouge avec Karthoum. A peine défait de la tutelle soudanaise, le jeune président Salva Kiir se rapproche donc d’Omar el-Béchir, qu’il a longtemps combattu.

Accusé de pactiser avec l’ennemi, et d’accaparer les fruits de la vente de l’or noir pour son clan, le président Kiir est décrié par des membres de son propre gouvernement, et notamment le vice-président Riek Machar. Celui-là même qui, pendant la guerre civile, a guerroyé un temps dans les rangs de l’armée du président el-Béchir. Menacé par son lieutenant, qui envisage de se présenter à la présidentielle de 2015, le chef de l’Etat révèle le détournement de 4 millions de dollars de la rente par des officiels, en mai 2012. Mais la manœuvre est insuffisante à désamorcer les critiques. Le 23 juillet 2013, Riek Machar est évincé et entre en dissidence.

Suspendue aux soubresauts politiques depuis l’indépendance, l’industrie pétrolière est profondément perturbée par le conflit. Passée de 200.000 à 50.000 barils par jour dans l’Etat du Haut-Nil, la production a été arrêtée dans l’Etat d’Unité, où l’évacuation des travailleurs chinois a entraîné la fermeture des puits de pétrole. Déjà déclinant, le secteur souffre d’un manque d’investissement que l’instabilité politique risque d’aggraver. La production pourrait ainsi tomber en dessous des 100.000 barils par jour au cours de la prochaine décennie.

Source: SlateAfrique

www.slateafrique.com/430143/soudan-sud-et-son-puits-de-petrole-sans-fond

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