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[ACTUALITÉ] LA CENTRAFRIQUE RESTE PRIVÉE DE SES EXPORTATIONS « OFFICIELLES » DE DIAMANT

JOHANNESBURG, 22 novembre 2013 (AFP) – La Centrafrique a reçu la confirmation vendredi que ses diamants restaient exclus du régime d’exportation certifiée du Processus de Kimberley, une décision attendue mais qui risque de pousser davantage encore le pays vers le chaos. Le couperet est tombé à Johannesburg où se tenait la réunion annuelle du Processus qui a reconduit la suspension du pays imposée le 23 mai, deux mois après le renversement du président François Bozizé par les rebelles Séléka. Le Processus de Kimberley, qui fête ses 10 ans, édicte les conditions à remplir par un pays pour que ses diamants puissent être exportés. L’initiative répondait à l’origine à la controverse des « diamants du sang », ces pierres précieuses ayant servi à financer des conflits comme en Angola ou au Sierra Leone, et vise à assurer la respectabilité d’une industrie notoirement opaque.

Concernant la Centrafrique, les membres du Processus – 81 pays producteurs, ONG et industriels – ont jugé que « les conditions de sécurité (…) n’offraient pas les garanties pour préserver l’intégrité de la chaîne de protection des diamants », selon le communiqué final. Des ONG comme Partnership Africa Canada soupçonnent des factions dures, échappant au contrôle du nouveau gouvernement de Michel Djotodia, d’avoir mis la main sur des zones diamantifères. A Bangui, le ministre centrafricain des Finances Christophe Mbrémaïdou a confié qu’il s’attendait à cette décision, « la situation n’étant pas encore stable ».

« Néanmoins il y a des efforts qui se font au niveau du département des Mines. De même, le président de la République fait de son mieux pour que la situation se normalise », a-t-il dit.

Le diamant fait vivre près d’un quart de la population en Centrafrique et assure des recettes clés à l’export, même s’il est impossible de savoir exactement combien, faute de statistiques fiables depuis plusieurs années.

Un million de personnes affectées

« C’est près d’un million de personnes qui sont affectées et deviennent donc les premières victimes, et il y a des comportements que cela peut engendrer, notamment la contrebande qui va pénaliser l’économie à coup sûr », redoute M. Mbrémaïdou. Le Processus a aussi décidé de surseoir à une mission d’évaluation sur le terrain, et seulement « pris note du plan de travail proposé par la Centrafrique pour palier les problèmes de non-respect des conditions minimales du Processus ».

Lui-même centrafricain, Maxime Ange Kazagui, membre du Processus de Kimberley présent à la réunion de Johannesburg, s’est montré très critique sur la décision de son organisation: « Il y a trop d’attentisme », a-t-il déploré.

« Il faut bien comprendre que la décision consiste exclusivement à bloquer les exportations mais pas le commerce du diamant. L’activité, du trou jusqu’au point d’exportation, est permise », a-t-il expliqué.

Du coup, les invendus s’accumulent, menaçant toute la filière.

« Nous évaluons à 100.000 carats la valeur stockée par les bureaux d’achats privés à Bangui depuis la suspension. Le problème est que les bureaux d’achat achètent sur la base de financements de leurs banquiers et après avoir vendu, ils remboursent. Or, aujourd’hui cette chaîne est en train d’être bloquée », s’inquiète M. Kazagui.

Comme le ministre des Finances, lui aussi estime que les petits producteurs vont se tourner vers la contrebande: « les artisans ont tous signé la charte de bonne conduite mais ils ont besoin de vivre, ils ne font que ça et l’agriculture une partie du temps… Pour ceux qui sont près des frontières, n’espérez pas que vous allez retenir leurs pieds ».

Le Centrafrique est un producteur de diamants relativement modeste en quantité – 10e ou 11e mondial selon les années – mais se classe 4e ou 5e mondial par la qualité, avec environ 350.000 à 400.000 carats par an.

Selon M. Kazagui, « les zones diamantifères sont contrôlées par le gouvernement qui a déployé des fonctionnaires et l’Usaf, la nouvelle force de contrôle du diamant », et « si on regarde les attaques qui ont eu lieu récemment, elles ne sont pas en zones diamantifères ».

« Au-delà de soutenir une personne ou un gouvernement, il y a des populations » et « on ne peut pas payer deux mois de salaires (aux fonctionnaires) sans l’apport du diamant », prévient Maxime Ange Kazagui.

clr-acp/liu/mba

Source : africatime.com

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