• Accueil
  • >
  • ACTUALITÉ
  • >
  • [ACTUALITÉ] KENYA : UHURU KENYATTA, PRÉSIDENT ET INCULPÉ DE CRIME CONTRE L’HUMANITÉ

[ACTUALITÉ] KENYA : UHURU KENYATTA, PRÉSIDENT ET INCULPÉ DE CRIME CONTRE L’HUMANITÉ

Le président kenyan Uhuru Kenyatta, élu de justesse au premier tour en mars avec 50,07% des voix, a prêté serment mardi. Il est également inculpé par la Cour pénale internationale, au grand embarras des Occidentaux.

De la présidence au box des accusés en trois mois? C’est théoriquement le sort qui attend le nouveau président du Kenya, Uhuru Kenyatta, qui a prêté serment mardi dans un stade de Nairobi devant des dizaines de milliers de personnes, sur une Bible ayant appartenu à son père.

Le fils de Jomo Kenyatta, le premier président du Kenya, doit comparaître devant la Cour pénale internationale de la Haye le 9 juillet prochain. Il est accusé de crimes contre l’humanité pour avoir organisé les violences postélectorales de 2007, qui avaient fait plus de 1500 morts et plus de 300.000 déplacés. Son vice-président, William Ruto, est également inculpé.

D’où l’intense embarras des Occidentaux. Les États-Unis et plusieurs États européens ne devraient être représentés que par leur ambassadeurs, un niveau diplomatique très bas pour la principale puissance économique de l’Afrique de l’Est.

Les Occidentaux absents

Nombre de présidents africains n’ont pas éprouvé ces scrupules et seront présents. L’Inde et la Chine, de plus en plus investis sur le continent, doivent dépêcher de hauts responsables. Les pays occidentaux risquent ainsi de céder le terrain à des nations agressives sur le plan commercial. Alors que le Kenya prévoit une croissance de 6% en 2013, et que l’élection de Kenyatta, un homme d’affaires richissime, a provoqué une hausse de la bourse de Nairobi et l’appréciation du shilling kenyan.

Plus préoccupant encore, les pays occidentaux boudent une victoire de la démocratie dans un pays que l’on craignait de voir basculer à nouveau dans la violence. Après avoir amèrement contesté sa défaite, le perdant, Raila Odinga, a fini par l’accepter. Mais le succès du scrutin est aussi dû… à l’alliance des deux inculpés de la CPI, ennemis lors de la dernière élection. Les deux hommes sont accusés d’avoir, à l’époque, poussé leurs ethnies respectives l’une contre l’autre. Le «ticket» d’Uhuru Kenyatta, le Kikuyu, et de William Ruto, le Kalenjin, deux des principales ethnies du Kenya, a largement contribué à empêcher une répétition du scénario de 2007. Les commentateurs les plus optimistes évoquent un «point de bascule» qui verrait le Kenya en finir définitivement avec la violence politique.

Cette embellie peut-elle réellement être ruinée par un procès international? Rien n’est moins sûr. Les États-Unis et la Grande-Bretagne pousseraient en privé le nouveau président à «coopérer» avec la Cour. Uhuru Kenyatta, pour sa part, demande à la CPI d’abandonner tout simplement les charges. Le problème pourrait se résoudre de lui-même. La Cour a déjà dû renoncer à poursuivre trois des six inculpés du dossier. Le dernier à avoir bénéficié d’un non-lieu, Francis Mathura, était considéré comme le grand organisateur des milices Kikuyu. Le principal témoin à charge contre lui a brusquement avoué avoir «menti pour de l’argent». Au Kenya, on s’attend à d’autres défections. Difficile de témoigner contre un chef d’État… La CPI pourrait bien être la principale victime de l’élection kenyane.

Source : Le Figaro

Commentaires

commentaires

  • facebook Facebook
  • googleplus GooglePlus
  • twitter Twitter
  • linkedin Linkedin
  • linkedin Telegram
Précédent «
Suivant »