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[ACTUALITÉ] GÉNOCIDE : KIGALI SALUE LA DÉCLASSIFICATION DES ARCHIVES PAR LA FRANCE.

Au Rwanda, on salue l’annonce mardi 7 avril de la déclassification des archives de la présidence française sur le génocide de 1994. Toutefois le scepticisme reste de mise. Kigali pointe régulièrement du doigt la France concernant son rôle dans le génocide. L’année dernière lors de la 20e commémoration, le président Kagame avait même accusé la France de participation directe.

Au Rwanda, l’annonce de la déclassification des archives a été plutôt bien accueillie, même si l’on attend de voir quel est le contenu de ces documents. « La relation politique, diplomatique et militaire franco-rwandaise pendant la période 1990-1995, a été un domaine bien gardé », a déclaré le ministre rwandais de la Justice, Johnston Busingye, contacté par RFI. « Peut-être que ce qu’il s’est passé à l’époque sera finalement révélé et permettra de faire la lumière sur de nombreuses zones grises », a-t-il poursuivi. Le ministre a toutefois ajouté espérer que « la déclassification soit totale ».

Que l’Elysée « le fasse et qu’il le fasse vite, c’est intéressant, c’est bien », renchérit Jean-Pierre Dusingizemungu, président de l’association de rescapés Ibuka, qui réclame de longue date de faire toute la lumière sur le rôle de la France dans le génocide.

Ce dernier espère notamment que ces archives permettront de lever le voile sur les relations entre les gouvernements français et rwandais de l’époque ou encore de savoir si la France a armé et entraîné les milices génocidaires Interahamwe, comme elle est accusée de l’avoir fait. « C’est une bonne nouvelle pour la recherche », estime de son côté un universitaire rwandais, avant d’ajouter : « Reste à savoir s’ils n’ont pas d’ores et déjà retiré quelques documents gênants. »

Même son de cloche pour Antoine Mugesera, ancien sénateur du parti au pouvoir FPR, et ancien président d’Ibukaqui s’il salue cette déclassification, attend plus de la France : « De prime abord, c’est positif. Ca peut montrer une partie de la vérité, mais ce n’est pas suffisant. Pour moi, le contentieux entre les gouvernements français et rwandais est plus profond que la déclassification des documents. Et il reste des gestes forts que la France doit poser ».

Au Rwanda, on salue donc l’annonce de la déclassification des archives de la présidence française. Toutefois le scepticisme reste de mise. Sur les réseaux sociaux, par exemple, certains se demandent si les documents ne vont pas être expurgés avant publication.

Kigali pointe régulièrement du doigt la France concernant son rôle dans le génocide. L’année dernière, lors de la 20e commémoration, le président Kagame avait même accusé la France de participation directe.

L’annonce de cette déclassification est survenue de plus à une date symbolique : le jour de la commémoration du 21ème anniversaire du génocide. Et cette année, le thème de la commémoration est la lutte contre le « négationnisme ». Un thème largement mis en avant au Rwanda depuis la diffusion du documentaire controversé de la BBC sur le génocide, très critique à l’égard du président Kagame et qualifié une nouvelle fois par ce dernier dans son discours de négationniste. Le président a aussi de nouveau fustigé dans le discours ouvrant la période de deuil officielle de 100 jours ces pays « étrangers » qui ont soutenu le génocide sans toutefois désigner nommément la France.

 

Source : http://www.rfi.fr/afrique/20150408-rwanda-genocide-declassification-france-reactions-paul-kagame-archives-elysee/

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