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[ACTUALITÉ] ETATS-UNIS: NOUVELLE EXÉCUTION D’UN CONDAMNÉ HANDICAPÉ MENTAL

Deux jours après Warren Hill, un autre déficient mental, Robert Ladd, condamné à mort pour le viol et le meurtre d’une jeune femme en 1996, a été exécuté avec l’aval de la Cour suprême des Etats-Unis.

Après avoir interdit par deux fois la peine capitale pour les handicapés mentaux, la Cour suprême des Etats-Unis a laissé exécuter, jeudi au Texas, un condamné dont le retard intellectuel était établi depuis son enfance. Cette exécution intervient 48 heures après celle d’un autre déficient mental, Warren Hill, en Géorgie.

Robert Ladd, doté d’un QI de 67, a été exécuté par injection létale à 2h02 (heure de Paris) dans la chambre de la mort de Huntsville, Texas, a-t-on appris auprès d’une porte-parole du ministère de la Justice texan. Peu avant, la Cour suprême des Etats-Unis avait rejeté ses deux appels et donné son accord à l’exécution de ce Noir de 57 ans, selon de brèves décisions, sans commentaire.

Ladd avait été condamné à mort pour le viol et le meurtre par strangulation en septembre 1996 d’une jeune femme dont la maison avait été mise à sac et incendiée. Il se trouvait alors en liberté conditionnelle après 16 ans de prison pour avoir tué une femme et ses deux enfants, également dans un incendie.

Selon des propos rapportés par l’agence AP, le condamné aurait adressé ses derniers mots à la soeur de la victime, en l’appelant par son nom : «J’espère vraiment, vraiment, et je prie que vous n’ayez pas de haine dans votre coeur», «la mort pour vous venger ne vous apportera rien». Après l’exécution, Teresa Wooten a dit accepter les excuses de Robert Ladd et n’avoir pas de colère à son égard : «Nous haïssons le péché qu’il a commis. Nous haïssons l’acte qu’il a commis. Mais à la fin de sa vie, nous n’haïssons plus l’homme et nous avons de la sympathie pour sa famille.»

Un QI de 67

Par deux fois, la haute Cour avait interdit la peine de mort pour les handicapés mentaux dans «Atkins v. Virginia» en 2002 et »Hall v. Florida» en 2014. Mais elle a laissé à chaque Etat le soin de définir le retard intellectuel. En autorisant l’exécution de Robert Ladd, la haute Cour a ainsi tacitement confirmé l’arrêt de la Cour pénale d’appel du Texas, qui s’était rangée à l’avis de l’Etat jugeant «beaucoup trop subjectifs» les critères retenus pour Robert Ladd.

La Cour texane avait cité le personnage intellectuellement déficient du livre «Des souris et des hommes», de John Steinbeck, «comme exemple de quelqu’un auquel les citoyens du Texas pourraient» épargner l’exécution, selon un document de justice. «De fait, ce cas est plus bizarre que la fiction. N’importe où ailleurs dans ce pays, le QI à 67 de Monsieur Ladd aurait signifié la prison à vie, et non la mort», a déclaré Brian Stull, l’avocat de la puissante Union américaine de défense des libertés (ACLU), qui le soutenait. «Le sort de Robert Ladd ne devrait pas dépendre d’un roman».

Sa vie «est pleine de preuves de son handicap intellectuel», a ajouté l’avocat. Dès l’âge de 13 ans, il avait été jugé «de toute évidence retardé» par un psychiatre du Texas. A 18 ans, il avait été pris en charge par un centre spécialisé dans le retard mental et avait occupé un emploi handicapé, selon un document judiciaire. Maurie Levin, une autre avocate du prisonnier, avait attaqué sans succès la procédure d’injection létale utilisée au Texas, le pentobarbital.

Il s’agit de la sixième exécution de l’année aux Etats-Unis, dont deux au Texas –l’Etat qui exécute le plus avec 520 condamnés depuis le rétablissement de la peine de mort dans le pays en 1976.

Source: http://www.leparisien.fr/faits-divers/etats-unis-nouvelle-execution-d-un-condamne-handicape-mental-30-01-2015-4491685.php

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