Ce lundi 9 mars doit démarrer à Abidjan ce qui devrait être le dernier jour du procès de Simone Gbagbo et 78 coaccusés pour atteinte à la sûreté de l’Etat, des membres du dernier gouvernement de Laurent Gbagbo mais aussi une quarantaine de jeunes accusés d’être des miliciens. Ce procès en assises qui s’est ouvert le 26 décembre 2014 est le premier concernant la crise post-électorale de 2010-2011 qui a fait plus de 3 000 morts selon l’ONU. Le verdict est attendu ce lundi, car la cour se retire immédiatement pour délibérer.

Les accusés n’ont plus qu’à dire un dernier mot avant que la cour se retire pour délibérer. Le jury composé de neuf personnes (six civils et trois magistrats) doit se décider à la majorité pour chacun des 79 cas en se prononçant selon leur intime conviction.

Une tâche difficile d’ordinaire, mais encore plus dans cette affaire, où la victime c’est l’Etat, et donc le pouvoir d’Alassane Ouattara. Un procès politique : les débats ont ainsi consisté pour chaque partie à convaincre la cour que son camp était légitime à l’époque des faits.

Très peu d’éléments de preuves ont été présentés par l’accusation, et de nombreux témoignages étaient indirects, comme le soulignent plusieurs organisations de défense des droits de l’homme. D’ailleurs, dans son réquisitoire, le parquet général a abandonné la charge d’attentat ou complot contre l’autorité de l’Etat pour tous les accusés, sauf deux hauts gradés militaires.

Cet élément tend à confirmer les inquiétudes de ces ONG émises avant même l’ouverture de cette session d’assises, dénonçant une organisation précipitée, et déplorant que les problèmes de fond de la crise post-électorale soient écartés, notamment ses victimes civiles, de tout le pays.

RFI