78 DÉTENUS S’ÉVADENT D’UNE PRISON D’HAÏTI

Les 78 détenus de la prison de la ville d’Aquin, au sud d’Haïti, se sont évadés à la mi-journée mardi 12 février, a annoncé le porte-parole de la police nationale. D’après certains témoins, cette grande évasion a eu lieu durant une manifestation contre le président haïtien qui avait lieu devant un commissariat proche de l’établissement pénitentiaire.

Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances précises de l’évasion. Selon les témoins, une manifestation contre le président haïtien avait lieu devant le commissariat jouxtant l’établissement pénitentiaire.

Au milieu d’une crise politique et sociale

Les détenus se trouvaient dans les douches et ont refusé de regagner leurs cellules, tandis que les manifestants « exerçaient des pressions » sur le commissariat et la prison, ajoute le Nouvelliste, qui cite Ralph Stanley Brice, numéro 2 de la police haïtienne.

Cette évasion intervient alors qu’Haïti s’enfonce dans une crise politique d’ampleur. Depuis six jours, plusieurs milliers de personnes manifestent, parfois avec violence, dans la capitale et en province pour réclamer la démission du président Jovenel Moïse.

Depuis plusieurs jours, Haïti est en proie à des manifestations violentes : des barricades bloquent notamment l’activité des villes importantes, des commerces sont pillés. Au moins deux civils sont morts dans ce mouvement de colère.

Cette dernière s’est intensifiée avec l’aggravation des difficultés économiques subies par la majorité pauvre. Face à l’inflation qui dépasse les 15 % depuis deux ans, la première des revendications des manifestants est de pouvoir manger à leur faim.

Un système juridique et pénitentiaire défaillant

Dépourvus de munitions, les personnels en charge de la sécurité de cette prison ont dû attendre l’arrivée de policiers venus d’une ville située à quelques kilomètres. Les renforts ont été bloqués par des barricades de manifestants et n’ont pas pu arriver à temps pour contenir la manifestation et empêcher l’évasion.

Surpopulation extrême, manque d’hygiène, d’alimentation et de soins : les conditions carcérales en Haïti sont considérées parmi les plus inhumaines au monde par les organisations de défense des droits humains.

La lenteur de la justice est en partie responsable de cette situation. En octobre 2018, le rapport d’enquête d’une association haïtienne révélait que trois-quarts des 11 839 personnes incarcérées en Haïti étaient encore en attente d’un jugement, certaines depuis plus d’une décennie.

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