[HOMMAGE] PORTRAIT DE ANTENOR FIRMIN

Joseph Auguste Anténor Firmin ou Anténor Firmin, né le 18 octobre 1850 et décédé le 19 septembre 1910, était un homme politique et intellectuel haïtien.

Issu d’une famille modeste du Cap-Haïtien, Anténor Firmin effectue ses études secondaires au lycée de sa ville natale et commence à enseigner dès l’âge de 17 ans.

Il travaille comme employé d’une maison de commerce, professeur, puis Inspecteur des Écoles ; passionné de politique, il fonde au Cap-Haïtien le journal Le messager du Nord. Candidat malheureux en 1879 à la députation, il est envoyé en 1883 comme représentant de son pays aux fêtes du centenaire de Bolivar. Refusant un poste de ministre sous la présidence de Lysius Félicité Salomon, il s’exile à Saint Thomas puis à Paris (1885) où il rencontre Louis-Joseph Janvier et devient membre de la Société d’Anthropologie de Paris.

En 1885, il publie De l’égalité des races humaines. Anthropologie positive qui est une réhabilitation de la grandeur historique de la race noire depuis l’Égypte jusqu’à Haïti en réaction à l’Essai sur l’inégalité des races humaines de Gobineau (1854).

Anténor Firmin est candidat à la présidence à la fin du xixe siècle. Ministre du président Florvil Hyppolite en 1891, il résiste aux pressions des États-Unis, qui voulaient installer une base militaire en Haïti, au Môle Saint-Nicolas. En 1905, son essai, M. Roosevelt, président des États-Unis et la République d’Haïti eut une grande répercussion, qui prédisait une intervention armée américaine qui, de fait, eut lieu.

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Portrait Hommage à Anténor FIRMIN (1850-1911), égyptologue haïtien 132
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Anténor Firmin (1850-1911), Haïtien, avocat, inspecteur des écoles au Cap-Haïtien, rédacteur du
journal « Le Message du Nord », leader de parti politique, homme d’Etat, diplomate, membre de la
Société d’Anthropologie de Paris. En 1902, il brigua la présidence de la république, en sa qualité de
Chef de parti. Il fut aussi un fin connaisseur de l’Égypte des Pharaons.
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ˆ Hommage à Anténor Firmin (1850-1911),
égyptologue haïtien
Théophile OBENGA
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In Commemoration of Anténor Firmin, Haitian Egyptologist.

 

1. Introduction
Anténor Firmin fait partie de l’intelligentsia d’Haïti. Il fut avocat de profession,
panafricaniste par choix politique. Il fut aussi, à mon sens, égyptologue, l’un des premiers
parmi les Noirs d’Afrique et de la Diaspora. C’est de l’égyptologue qu’il va être question
dans cet article.

 

2. Rayonnement de l’intelligentsia d’Haïti
Le nom d’Anténor Firmin reste attaché à un ouvrage majeur du 19ème siècle, toujours
d’actualité, portant le titre : De l’égalité des races humaines (Anthropologie positive),
Paris, Librairie Cotillon, 1885 ; nouvelle édition présentée par Ghislaine Géloin, Paris,
L’Harmattan, 2003, plus de 400 pages, illustrations.
Cet ouvrage est dédié à Haïti, symbole historique et politique de tous les Enfants de la race
noire, “les déshérités du présent et les géants de l’avenir” (dédicace d’Anténor Firmin).
Haïti en effet a déjà beaucoup donné au monde noir et à l’humanité :
– des guides spirituels avec Boukman ;
– des hommes d’État avec Pierre Dominique Toussaint L’Ouverture (1743-
1803), Jean-Jacques Dessalines (1758 -1806) ;
– de puissants écrivains, en grand nombre.
Parmi ces créateurs de l’esthétique littéraire, on peut mentionner :
– Jean Price-Mars (Ainsi parla l’oncle, Port-au-Prince, 1929), premier président de la
Société Africaine de Culture (SAC)-Présence Africaine, fondée par le Sénégalais Alioune
Diop. Price-Mars est considéré comme le « père fondateur de la Négritude ». Son goût pour
l’Anthropologie physique lui vient peut-être d’Anténor Firmin ;
– Jacques Roumain (Le Gouverneur de la Rosée, Port-au-Prince, Paris, 1944) ;
– Jacques Stephen Alexis (Compère Général Soleil, Paris, 1955 ; Les Arbres musiciens,
Paris, 1957) ;
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– René Depestre (Minerai noir, Paris, 1980, et des essais sur le merveilleux haïtien dans
Le Courrier de L’UNESCO).
Et tant d’autres talentueux écrivains comme Jean-F. Brière, Laleau, Camille, Cinéas,
Trouillot, Saint-Amand.

 

3. L’Anthropologie physique et ses illusions
On dit aussi « Anthropologie descriptive », cette discipline scientifique qui consiste à étudier
les faits anatomiques, les caractéristiques extérieures des êtres humains, puis à les classer en
à différentes « races », enfin à porter des jugements de valeur sur la supériorité ou
l’infériorité de telle ou telle race humaine.
Ayant étudié les différentes races humaines, les savants de la race blanche ne pouvaient
pas classer la race blanche comme une race inférieure. Les savants anthropologues de race
noire n’auraient pas non plus classé la race noire comme une race inférieure, primitive,
sauvage.
Ainsi, l’inégalité des races humaines ne veut strictement rien dire. Cependant le comte
Arthur de Gobineau écrit son infortuné Essai sur l’inégalité des races en 1853. Le
chirurgien Paul Broca (1824-1880) fonde la Société d’Anthropologie de Paris en 1859.
L’Europe entière est totalement acquise à l’idée de l’infériorité de la race noire : les Nègres
sont des êtres inférieurs, sauvages, non-civilisés, encore au seuil de l’histoire universelle
conçue par la philosophie de Hegel.
Indices céphaliques, nasaux, ostéologiques, craniométriques, tests psychologiques
culturalistes et mal conçus : tout cela a servi à classer puis à hiérarchiser les différentes
variétés biologiques de l’Espèce humaine, qui est une d’origine précisément africaine.
A cette infériorité de la race noire décrétée par la science anthropologique occidentale est
liée une question fondamentale : la question de l’Égypte pharaonique.
Africanistes, orientalistes, océanistes, américanistes (spécialistes des « tribus » primitives
natives du continent américain), tous, sans aucune exception, ont placé l’Égypte au ProcheOrient,
donc en Asie antérieure, ou en Méditerranée orientale, et non sur le continent
africain des races noires inférieures.
Anténor Firmin a vivement critiqué les théories racistes de l’Anthropologie physique. Il a
aussi défendu l’africanité noire de l’Égypte pharaonique. Cette question de l’Égypte
pharaonique a toute une historiographie, intéressante à connaître.

 

4. Historiographie du « Dossier Égypte – Afrique »
On peut ne retenir que les dates les plus significatives :
– 1831 : Hegel professe à Berlin, expliquant à son auditoire que l’Égypte, ayant fait
passer l’Esprit de l’Orient à l’Occident, n’appartient pas à l’Esprit africain (aber es ist nicht
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dem afrikanischen Geiste zugehörig), c’est-à-dire que l’Égypte pharaonique ne fait pas
partie de l’univers culturel négro-africain ;
– 1885 : Anténor Firmin développe et défend son argumentation : l’Égypte
ancienne est africaine, nègre, par la géographie, la race, la culture, l’esprit, les valeurs, la
royauté sacrée et divine, l’esthétique, la linguistique ; mais Anténor Firmin n’exploite pas
davantage la dimension linguistique du dossier ;
– 1954 : Cheikh Anta Diop, dans Nations nègres et Culture, établit avec une rare
puissance scientifique et intellectuelle la vérité historique contre toutes les falsifications
occidentales. Le « dossier Égypte – Afrique » s’amplifie. L’apport linguistique, pour la
première fois, est décisif, impressionnant. L’Égypte pharaonique est nègre. Elle appartient à
l’ensemble égypto – nubien. Elle est le socle de l’unité culturelle de toute l’Afrique noire.
Les humanités classiques africaines ont pour fondement tout l’héritage, assumé, de l’Égypte
pharaonique. Les pédagogies africaines contemporaines doivent avoir pour paradigme
l’Égypte antique ;

– 1956 : Jean Leclant, égyptologue français (Sorbonne, Collège de France, Institut
de France) avait fait une communication, le 10 février 1956 à la Société Française
d’Egyptologie (Collège de France) sur ce thème : Égypte – Afrique. Quelques remarques
sur la diffusion des monuments égyptiens en Afrique (carte, illustrations) : L’Égypte est
d’abord terre d’Afrique, « le fond de sa culture, en ses plus hautes phases, apparaît
essentiellement africain » (p. 30 de l’étude de Leclant)
– 1974 : colloque international du Caire, sous les auspices de l’UNESCO,
réunissant plus de 20 égyptologues parmi les meilleurs dans les temps contemporains
(Serge Sauneron, Jean Vercoutter, Jean Leclant, W. Kaiser, L. kakosy, Torgny SäveSoderbergh,
Peter L. Shinnie, Cheikh Anta Diop, L. Habachi, G. Mokhtar, F. Debono,
Jacqueline Gordon-Jacquet, etc.). L’Égypte pharaonique était africaine par la culture, le
caractère, le tempérament, la pensée, le sens, la langue.

Le colloque du Caire a donné le dos aux thèses racistes de Hegel et de toutes les écoles
anthropologiques eurocentristes à la base d’idéologie raciste.
Anténor Firmin et Cheikh Anta Diop ont travaillé pour le triomphe de la vérité. Et ils ont
eu raison de le faire. La vérité historique est de leur côté.
Il faut souligner le caractère génial des intuitions et des arguments d’Anténor Firmin, en
1885, en pleine agitation des théories anthropologiques erronées mais dominantes,
omniprésentes.

 

5. Anténor Firmin, égyptologue haïtien
Anténor Firmin est égyptologue comme on pouvait l’être 63 ans seulement après le
déchiffrement des hiéroglyphes en 1822 par J.-F. Champollion (1790-1832).
Mais qu’est-ce qu’égyptologue ? Comment devient-on égyptologue ?
Les égyptologues viennent un peu de partout à l’origine : de la géographie, de l’histoire, des
études gréco-latines, des études juridiques, des études archéologiques, des cabinets
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d’architectes, de médecins, des études linguistiques, religieuses, philosophiques, littéraires,
de l’art (dessin, gravure, photographie), etc. Avocat, Anténor Firmin fut aussi
égyptologue.
Un égyptologue est un spécialiste de l’histoire et de la civilisation de la vieille Égypte
pharaonique. Philologie, papyrologie, étude des textes hiéroglyphiques, hiératiques,
démotiques et coptes, édition des textes anciens, archéologie historique (rarement
archéologie préhistorique), muséologie, expositions, ouvrages scientifiques et de
vulgarisation, films documentaires, visites des sites touristiques, congrès et colloques,
revues scientifiques, conférences, etc. : tout est nécessaire pour faire d’un chercheur un ou
une égyptologue.
Cependant, peu d’égyptologues sont tout à la fois archéologues réputés, ayant fait des
découvertes sensationnelles. Des spécialités et des sous-spécialités existent, et
l’investissement matériel, financier, coûte cher. De nos jours, presque tout a été fouillé.
D’où les immenses trésors égyptologiques des musées à travers le monde (stèles, statues,
papyrus, divers objets, momies).
Un ou une égyptologue doit aussi connaître les travaux d’érudition égyptologique de son
temps. L’allemand, l’anglais, le français, l’italien, l’espagnol, etc., sont des outils
nécessaires, tout comme le grec ancien et le latin (il est instructif de lire directement en grec
ce qu’Aristote par exemple dit à propos de l’astronomie égyptienne). L’accès direct à la
source documentaire primaire est une exigence de la critique historique.
Enfin, un ou une égyptologue doit s’affranchir le plus possible, des préjugés africanistes et
orientalistes eurocentristes, car il faut se garder d’œuvrer en dehors de la vérité historique.
Parfois, il y a des égyptologues fantaisistes qui dissertent, dans des ouvrages, sur le meurtre
de Tout-ankh-Amon par son successeur, Ayi.
Anténor Firmin est égyptologue. Il connaît, dans leur langue d’origine, les travaux des
plus grands égyptologues de son temps, fondateurs de l’égyptologie : J.-F. Champollion,
Rosellini, Richard Lepsius, Emmanuel de Rougé, H. Brugsch, Gaston Maspéro, Victor
Virey, Nestor L’Hôte, G. Ebers, Olivier de Beauregard, J.J. Ampère, Caillaud, F.
Lenormant, Schweinfurt, etc. Ce qui est assez complet en 1885.
La Grammaire égyptienne (posthume) de Champollion est connue d’Anténor Firmin qui
la cite. Cette première grammaire de la langue égyptienne pharaonique a été rééditée
récemment.
A propos de l’archéologie égyptienne, voici une remarque juste et pertinente d’Anténor
Firmin : « Chaque progrès de l’archéologie nous ramène invinciblement à la tradition
grecque, la seule rationnelle. » (p. 228 de l’ouvrage d’Anténor Firmin).
C’est exact. La « tradition grecque » ne sépare pas dogmatiquement l’ »Égypte » de la
« Nubie ». Pour elle, existait, unitaire et solidaire, l’ensemble égypto-nubien. Ramsès II par
exemple a plus bâti en Nubie qu’en Égypte même. L’Égypte n’est pas d’Asie, mais bien
d’Afrique. Ce fut aussi la perception, correcte, de Champollion.
Anténor Firmin défend, après les auteurs grecs, l’unité fondamentale de l’ensemble
égypto-nubien et, de ce fait, l’Égypte pharaonique n’est qu’une « colonie », c’est-à-dire une
extension du peuple noir nubien ou « éthiopien » au sens grec du mot. Bien plus, Anténor
Firmin a une vaste et précise connaissance de la civilisation pharaonique.
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6. Anténor Firmin et sa connaissance d’Égypte
a/. Transcription juste des noms
Ce qui frappe, et étonne, c’est qu’Anténor Firmin écrit les noms propres égyptiens de
façon authentique, très proche de la langue égyptienne. Ainsi, par exemple, aux pages
suivantes de l’ouvrage de Firmin :
ƒ p. 204 : Kémie, « Terre noire d’Égypte », « Pays noir », nom authentique de l’Égypte
antique pharaonique, Km.t, copte Kemi, Kami, « noir » (charbon) ;
ƒ p. 207 : Râ-mes-sou II, le pharaon Ramses II, aussi Ramesses II de la 19e
dynastie au Nouvel Empire, ayant régné de 1273 à 1212 av. notre ère. La
graphie d’Anténor Firmin, Râ-mes-sou, est très correcte pour ce nom
qui signifie : « Rā l’a façonné », « Rā l’a mis au monde », sw, sou est
effectivement le pronom personnel dépendant, 3e
personne, masculin,
singulier, d’un usage archaïque, « lui » : « Rā a mis au monde lui » (Rā-mssw,
Rā-mes-sou) ;
ƒ p. 218 : « la statue en diorite de Kha-f-Râ roi de la IVe
dynastie égyptienne » : c’est
bien le fils de Khufu (« Chéops »), à la IV e dynastie (2558-2532 avant
notre ère), à l’Ancien Empire, bâtisseur de la Deuxième Pyramide et du
Grand Sphinx sur le Plateau de Giza (Gizeh). Tout le monde écrit
Chephren ou Khafre, Khafrê, alors que la transcription exacte est
donnée par Anténor Firmin : Khā-f-Rā, Khā-ef-Rā, « Il apparaît en
gloire (comme) Rā. » ;
ƒ p. 221 : deux statues peintes, découvertes à Meïdoum en 1871 par une équipe
d’Auguste Mariette, égyptologue français, datant de la IIIe dynastie, au
temps du Pharaon Houni/Huni (2637-1613 avant notre ère) dont la fille,
princesse Hetep-heres, est la mère de Khufu (Chéops) : le mari
s’appelait Râ-hotpou ; sa femme Nofri-t. On écrit aujourd’hui Rahotep et
Nofret, le plus souvent. Le nom du mari est en effet un nom composé :
Rā-hotep, Rā-hotepou, Rā- hotpou (Rc
-Htp en en translittérant les
hiéroglyphes mêmes), et ce nom signifie : « Rā est satisfait » (idée de
plénitude paisible et sublime). Anténor Firmin montre que le -t, marque
grammaticale du féminin, ne fait pas évidemment partie du radical :
Nofri-t, Nofret, Neferet, etc., « La belle » ;
ƒ p. 221 : « la reine Nofri-t-ari, laquelle est toujours représentée avec la chair peinte
en noir » : c’est vrai (cf. travaux du Pr. A.M. Lam, égyptologue,
Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal). Habituellement, on
écrit : Nefertari, Nefertary, Nefert-ary. Et on traduit mal : « Celle qui est
liée / connectée à la beauté », comme s’il y avait un adjectif de relation à
partir de la préposition r ou ir, ce qui donnerait iry, d’où ary, « lié à »,
« connecté avec ». Or Gardiner rassure que la formative -y (double petits
traits obliques ou même droits, ou aussi double roseau fleuri) n’est jamais
écrite dans les cas féminins (Gardiner, Egyptian Grammar, § 79) ; donc
la lecture iry, ary est fausse (et puis, cela n’est pas écrit en hiéroglyphes,
en regardant attentivement, avec un esprit critique). Anténor Firmin
oriente vers la vraie translittération et compréhension : Nfr.i try, Neferitari,
« Je suis belle (et) adorable (nfr est ici adjectif prédicat précédant le
sujet, donc un verbe ; le roseau fleuri .i est un pronom personnel suffixe,
1ère personne, singulier : nfr.i « je suis belle », « belle je suis  » ; le verbe tr
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s’écrit aussi try, « respecter » aussi « adorer » (Faulkner, Concise
Dictionary of Middle Egyptian, p. 300). L’une des Grandes Épouses
Royales de Ramses II Mery-Amon Ouser-Maāt-Rā portera également ce
joli nom féminin : Nefertari, Nefer-tary, plus précisement Nefer-i tary ;
L’égyptien dit : « Je suis belle et adorable », le Cantique des Cantiques
introduit une nuance oppositionnelle : Sum nigra, sed formosa, « Je suis
noire, mais belle » (comme s’il y avait une opposition entre le fait d’être
noire et d’être belle, comme si « noirceur de peau » et « beauté » physique
n’allaient pas ensemble. Psychologie des profondeurs !
ƒ p. 226 : « la princesse Nofri-t-ari, qui fut mariée à Ah-mès », Pharaon fondateur de
la XVIIIe
dynastie, au Nouvel Empire, ayant régné de 1570 à 1546 avant
notre ère. On écrit un peu partout Ahmose, Ahmosis alors que la bonne
transcription est celle d’Anténor Firmin : Iāh-ms, Iāh-mes, Ah-mes,
nom qui signifie : « Né de la Lune ». Une princesse égyptienne porte le
nom de Iāh, « La Lune », comme dans le reste de l’Afrique noire : Ngon,
Ngone, Ngondo, etc.
ƒ p. 227 : « Pi-ânkhi-Meri-Amoun, roi éthiopien de Napata, avait conquis tout le
pays qui s’étend de Thèbes aux bouches du Nil ». Il s’agit de P-ankhy,
Piankhy, Piankhi, « Le vivant », connu aussi comme Piyi, Piye, fondateur
de la XXVe
dynastie dite éthiopienne (747-656 av. notre ère, au moins
deux siècles avant la naissance de Platon, philosophe grec d’Athènes).
Pourquoi Anténor Firmin écrit-il Pi-ânkhi-Meri-Amoun au lieu de Pi-
ânkhi tout court ? Le nom de trône le plus courant de Piankhy est le
suivant : Men-Kheper-Rā, « Perpétuel est le Devenir de Rā » ou « Stable est
la Manifestation de Rā », « Éternelle est l’Existence de Rā », c’est-à-dire
l’essence même du Divin est l’éternité. D’où vient Meri-Amoun de
Firmin ? Il faut connaître pour répondre correctement. A la première ligne
de la « Stèle de la Victoire de Piankhy » (le récit de Barkal, d’après
Anténor Firmin), trouvée en 1862 dans le temple d’Amon de Gebel
Barkal (« Sainte Montagne ») en Nubie, actuellement au Musée du Caire,
le titre nsw-bit, « Roi de Haute et Basse-Égypte », introduit le nom royal
ainsi : Mery-Amon P-ankhy, ou plus canoniquement P-ankhy MeryAmon,
Pi-ankhy « Aimé d’Amon » : « Le Vivant. Aimé d’Amon », « L’Aimé
d’Amon. Le Vivant » : le tout est écrit royalement dans un cartouche.
Par ces exemples, Pi-ânkhi-Meri-Amoun, Nofri-t-ari (Nefer.i tary),
Nofri-t (Nofret, Neferet), Râ-hotpou (Râ-hotep, Râhotep, Râ-hotepou),
Ah-mès (Iāh-mes), Râ-mes-sou (Ramses, Ramsses), Kha-f-Râ(Khā-ef-Rā),
Kémie(Km.t, Kemet, Kamit, Kemit), Anténor Firmin montre qu’il avait
une connaissance intime des savoirs égyptologiques accumulés à son
époque.
b/. Observations philologiques pertinentes
Anténor Firmin a l’observation phonétique suivante digne d’un philologue compétent :
« Les lettres r et l, t et d se permutent facilement en égyptien »(p. 212 de son ouvrage). C’est
tout à fait exact. La permutation r et l est assez facile à constater, mais pas celle de t et d :
égyptien pharaonique di, « donner », égyptien-copte ti, « donner » ; égyptien pharaonique rn,
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ren, « nom », égyptien-copte lan, len, « nom ». Gardiner fait état de ce genre de permutations
des lettres et signes dans sa grammaire (p. 28).
c/. Visite au Musée du Louvre à Paris
Anténor Firmin a une connaissance directe des objets égyptiens stockés et exposés dans
les musées, par exemple au Musée du Louvre à Paris.
Il a visité la salle funéraire : les couvercles de deux boîtes de momie représentaient des
visages remarquablement noirs africains (p. 220 de son ouvrage).
Dans la salle civile du Musée du Louvre, Anténor Firmin s’est émerveillé devant le
« Scribe accroupi » (p. 220)
d/. Anténor Firmin a une très vaste connaissance des arts plastiques égyptiens
Anténor Firmin a étudié, en détail, les antiquités pharaoniques : « Étude des monuments
égyptiens », pp. 217-223 de son ouvrage.
Il insiste sur les couleurs : le noir, le bleu, le jaune, le rouge ocre, étaient autant de nuances
pour traduire « la couleur noire si générale et si constante en Égypte » (p. 223).
Pyramides, tombes, statues colossales, temples, momies, étoffes, meubles, paniers, bijoux,
bois et métaux ouvrés, mille objets trouvés dans les nécropoles (épingles à cheveu, appuistêtes
ou chevets, fards), insignes de la royauté, la barbe des rois, les légendes, les
physionomies : tout est pareil qu’on se retrouve en Égypte, en Nubie, en Abyssinie, au
pays des Mangbetous (orthographié Monbouttous d’après Schweinfurth que suit Firmin)
et dans le reste de l’Afrique noire.
Les pyramides existent en Nubie. De grandes constructions, au Mwana Mutapa
(Monomotapa). Les chevets, chez les Asanté (Ashanti) du Ghana. Le bélier d’Amon, aux
royaumes Edo-Yoruba au Nigeria. Les bijoux en or, dans tout l’Ouest Africain. La royauté
sacrée, divine, est typique, partout, de l’ancien Ghana aux Grands Lacs Africains. Les
cosmogonies sont identiques. L’astronomie des Dogon est une branche des écoles
pharaoniques de Thèbes, des « Maisons-de-Vie » ou académies de Memphis, Héliopolis,
Hermopolis. La médecine est aussi savante dans l’ancien Ouganda (Uganda, Buganda).
Et pourtant, l’Occident a pris de nombreuses précautions pour détruire cette majesté
historique négro-africaine, depuis le 16e
siècle. Des doctrines ont été inventées sur
l’infériorité de la race noire africaine. Des faux ont été créés en linguistique.
A-t-on réussi la besogne de falsification historique, de mensonge culturel, de préjugé
raciste, d’eurocentrisme arrogant ?
Non. « Car, déclare Anténor Firmin, pour étouffer la vérité, il faudrait éteindre toutes les
lumières de l’érudition et effacer tous les vestiges de la littérature et de l’histoire
anciennes. La tâche est au-dessus de la puissance de quelques hommes. Toutes les
précautions resteront donc vaines… » (p. 223 de l’ouvrage d’A. Firmin).
C’est d’autant plus vain, de nos jours, avec l’arrivée, massive, des historiens, linguistes,
anthropologues, philosophes et égyptologues négro-africains, tous érudits et capables de
juger par eux-mêmes, sans la tutelle intellectuelle aliénante.
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La littérature grecque antique n’abordait l’Égypte et la Nubie (Éthiopie), unies
ethniquement et culturellement, aux yeux des savants grecs, qu’en termes de « noir » :
Hérodote, Eschyle (Prométhée enchaîné, analysé par A. Firmin, avec citations grecques
originales, ainsi aussi Les Suppliantes), Aristote, Diodore de Sicile, Strabon, etc.

 

7. Anténor Firmin fait état de la flore et de la faune de l’Égypte
ancienne (pp. 215-217)
C’est assez rare, dans le « Dossier Égypte – Afrique » d’évoquer la flore (plantes, arbres) et
la faune (animaux) de l’Égypte antique. Voilà qui laisse découvrir encore l’énorme savoir
égyptologique d’Anténor Firmin.
Différentes espèces de végétaux ou animaux de l’Égypte antique sont originaires d’Éthiopie
(Nubie – Abyssinie), leur berceau primaire.
Le papyrus, aujourd’hui rare en Égypte, est encore beau et abondant aux bords des lacs ou
rivières de la Nubie, de l’Abyssinie ou du Soudan. Il servait en Égypte à la fabrication de
rouleaux de papyrus (papier) pour écrire : d’où la science dite papyrologie, soit l’étude des
anciens papyrus (écriture, textes, langue).
Le lévrier antique, le scarabée, l’ibis noir, objets de culte des anciens Egyptiens, sont
nombreux en Nubie.
Nubiens, Égyptiens et Dogon ont inventé une même perception culturelle à propos du
Scorpion, doit-on ajouter.

 

8. Anténor Firmin et la linguistique dans
le cadre de sa thèse
Pourquoi le recours aux particularités linguistiques ? C’est pour être exhaustif et s’assurer
que rien ne manque à la thèse des anciens Égyptiens comme de véritables nègres d’Afrique,
« afin de démontrer que notre investigation ne manque rien de ce qu’il faut pour implanter
dans chaque intelligence une conviction solide et sûre. »(p.217 de l’ouvrage d’Anténor
Firmin).
Ainsi, Firmin s’oppose d’emblée à la théorie de Theodor Benfey – qu’il cite en allemand –
faisant de l’ancien égyptien une langue à regrouper parmi les langues sémitiques. Benfey
écrit en 1884. A. Firmin s’y oppose en 1885 : cette théorie de Benfey offre peu de
consistance. En dépit de cette fragilité du « chamito-sémitique » (dirions-nous aujourd’hui),
les savants l’ont « complaisamment adoptée » (A. Firmin) pour ne pas reconnaître qu’un
peuple de race noire ait pu bâtir la civilisation pharaonique. Car il faut faire prévaloir
l’opinion de l’origine asiatique des anciens Égyptiens.
Renan, d’après A. Firmin, avait mis en doute cette parenté entre l’idiome de l’Égypte
pharaonique et des langues sémitiques.
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“ˆ Hommage à Anténor FIRMIN (1850-1911), égyptologue haïtien 141
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C’est l’approche méthodologique d’A. Firmin qui est extraordinaire, pour l’époque : « En
réalité, l’égyptien bien étudié, autant qu’on puisse le faire en s’aidant du copte… »(p. 210
de l’ouvrage de Firmin).
Égyptien pharaonique – copte – sémitique : la comparaison linguistique, même au niveau
lexicologique (A. Firmin dit « glottologique »), ne donnera rien de positif. En revanche la
comparaison de l’égyptien pharaonique, du copte et d’autres langues parlées par des
peuples noirs africains aboutira nécessairement à des résultats probants, si la méthode
linguistique n’est pas sacrifiée. Firmin insiste sur le copte. Il a complètement raison. Le
copte est vocalisé, étant écrit en lettres grecques : c’est donc un outil d’une valeur
inestimable. Voilà pourquoi les « chamito-sémitisants » ou « afroasiatiques » ne sollicitent
jamais le copte.
Firmin entrevoit la parenté de l’égyptien plutôt avec le galla, le bedja, et le somali (i.e.
l’oromo), c’est-à-dire les langues couchitiques, dirions-nous aujourd’hui. C’est un point de
vue scientifiquement correct.
Ce qui est encore éblouissant, en 1885, Anténor Firmin rapproche, à la lumière de la
littérature de son temps, l’égyptien du « groupe nilotique » (p. 210 de son ouvrage : je
souligne).
Ce groupe nilotique, par certaines particularités, a des liens étroits avec le kanuri parlé au
Bornou (p. 210). Avec ce dernier idiome, on se trouve en plein dans le Tchadique.
Ainsi pour Anténor Firmin, avocat et anthropologue féru d’égyptologie, l’égyptien
pharaonique appartient aux groupes linguistiques couchitique, nilotique et tchadique : il
écrit en 1885, et j’en fais la démonstration, à l’échelle continentale, en 19931
, à la lumière
exclusive de la linguistique historique, après les travaux décisifs de Cheikh Anta Diop sur
l’égyptien et le wolof Ouest – Atlantique en 1954.

 

9. Conclusion
L’ouvrage d’Anténor Firmin est très riche en matière d’égyptologie, de linguistique
générale africaine, de civilisation matérielle, d’étude des monuments égyptiens, d’examen
de la flore et de la faune pharaoniques, des légendes d’Osiris, d’Isis, de Seth et d’Horus
(qu’il écrit avec raison Hor, égyptien ¡r), de parenté culturelle, raciale et linguistique de
l’Égypte pharaonique avec le reste de l’Afrique noire : c’est la grande unité culturelle de
l’Afrique noire, alors thématisée par Cheikh Anta Diop dans les années 1960.
Il y a des repères, des dates, des moments, d’importance cruciale, qui font partie de la
description phénoménologique de l’esprit africain, dans les Temps modernes et
contemporains.
L’itinéraire de cette phenoménologie de l’esprit africain reconnaît, en tant que fondateurs
de l’égyptologie africaine, avec des mérites divers, les savants Africains suivants :
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1 Théophile Obenga, Origine commune de l’Égyptien ancien, du copte et des langues négroafricaines
moderne. Introduction à la linguistique historique africaine, Paris, L’Harmattan, 1993.
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ƒ 1879 : Martin R. Delany, Principia of ethnology: The Origin of Races and Color, with
an Archeological Compendium, from Year of careful examination and inquiry,
Philadelphia, Harper & Brother, 1879 : voir étude de Mario Beatty dans ANKH;
ƒ 1954 : Cheikh Anta Diop, Nations nègres et Culture, De l’antiquité nègre égyptienne
aux problèmes culturels de l’Afrique Noire d’aujourd’hui, Paris, Présence Africaine,
1954, plusieurs éditions : presque pas d’études approfondies sur « Cheikh Anta Diop,
égyptologue », parce qu’il faut connaître ce domaine de l’histoire ;
ƒ 1974 : Colloque international sous les auspices de l’UNESCO, au Caire et Aswan,
réunissant près de vingt égyptologues, les meilleurs au monde, pour débattre de l’africanité
noire des anciens égyptiens ;
ƒ 1992 : création de la revue ANKH. Revue d’Egyptologie et des Civilisations africaines, à
caractère international, recevant des chercheurs africains, allemands, italiens, français,
américains (noirs et blancs) : l’école égyptologique africaine travaille dans le prolongement
et l’approfondissement des thématiques mises en place, de façon érudite, par Cheikh Anta
Diop : nous resterons toujours fidèle à l’œuvre de Cheikh Anta Diop.
A des époques différentes, Martin Delany, Anténor Firmin et Cheikh Anta Diop nous
ont montré le chemin, le seul chemin, de la véritable histoire des peuples noirs africains.
L’égyptologie est centrale dans ces Études africaines selon la vérité historique, en accord
avec l’évidence des faits et divers témoignages.
Que ce passé parle à son présent, selon la belle formule de Wole Soyinka, recevant le Prix
Nobel de Littérature, le 8 décembre 1986.
C’est le présent en effet qui est pressant, urgent, massif, parfois tragique : c’est lui qu’il faut
organiser, améliorer, instruire, nourrir, habiller, soigner, développer, unir dans la solidarité
de destin africain, dans un monde aux géopolitiques terriblement armées.
L’enthousiasme à lire, étudier, connaître Martin Delany, Anténor Firmin et Cheikh Anta
Diop est en fait soutenu, de part en part, par les urgences du moment présent de la
phénoménologie de l’esprit africain, de la conscience noire panafricaine et la solidarité de
tout l’immense peuple africain pour que l’Afrique se construise, selon des valeurs de
dignité et de partage, à l’échelle continentale.
La chaîne qui nous unit, nous Africains noirs, aux Pharaons de Nubie et d’Égypte, nos
ancêtres, doit nous conduire au « plus bel épanouissement du cœur et de l’esprit de
l’homme » (Anténor Firmin, p. 404 de son ouvrage).
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Statues de Rā-hotep, prince d’Égypte, et son épouse Nofret (« La belle »), « connue du Roi » (un titre de
cour), découvertes à Meïdoum (Meydum), en 1871. Après le Musée de Boulaq, ces statues sont
désormais au Musée égyptien du Caire.
Tous les ouvrages de vulgarisation publient régulièrement ces deux statues, qui semblent maintenant
avoir été « remaniées » pour donner l’illusion d’une race non noire africaine. Ici, ces deux statues
peintes ne sont pas encore « retravaillées », »manipulées ». Les forgeries ne manquent pas en
Égyptologie (Teti-sheri, Nefer-Titi, etc.).
Les statues authentiques montreront toujours le caractère nègre, noir, négro-africain de l’Art
pharaonique. Ouvrage de A. Firmin, p. 222.
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Pharaon Tout-ankh-Amon Heqa-Iounou shemā Neb-kheperou-Rā (« Image vivante d’Amon.
Souverain d’Héliopolis méridionale. Le Seigneur des Manifestations est Rā »). Héliopolis méridionale,
Héliopolis de Haute-Égypte désigne Thèbes, capitale politique au Nouvel Empire. L’une des statues
grandeur nature, du souverain d’Égypte : ces statues protégeaient la chambre funéraire, encadrant la
porte qui y conduisait. Pharaon est coiffé de la couronne khat (l’autre statue identique porte le
nemes). Large collier ousekh, pectoral, bracelets, pagne royal rituel avec devanteau, sandales, long
bâton de commandement avec pommeau (medou), massue hedj. Majesté, puissance, force tranquille,
autorité, plénitude d’être.
Symbolisme des couleurs ou non, aucun roi, aucun empereur blanc, européen, ne peut se faire peindre
en noir, de la tête aux pieds, même dans un contexte rituélique : aucun exemple n’existe. En revanche,
Pharaon est ici peint en noir parce qu’il est Noir Africain, un Négro-Africain : il faut voir la réalité
en face, que cela plaise ou pas. Il est difficile de « tricher » avec de tels faits, trop évidents,
indiscutables, en bonne logique, au vif de l’esprit critique, sans préjugé culturel, éducationnel,
idéologique. Vallée des Rois, Thèbes, tombe n° 62. Actuellement : Musée du Caire.
Anténor Firmin a raison lorsqu’il fait état des couleurs dans l’Art égyptien : le noir est la couleur des
Divinités, de l’immortalité, de la plénitude, de la Lumière divine (Rā).
ˆ L’auteur : Théophile Obenga, cf. http://www.ankhonline.com
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Sources : – Wikipedia

– http://www.ankhonline.com/ankh_n17_t_obenga_antenor_firmin.pdf

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